Lundi 10 août

La préhistoire, la paléontologie, ont toujours exercé sur les enfants une puissante attirance. Celle d’un mystère qui reste insondé, mais dont on ne saura jamais plus. Or il se trouve que depuis quelques décennies – pas tant que ça quand même – la science préhistorique s’anime de manière très vivante. Qu’on y trouve aussi, en creusant les questions de l’essence de l’homme, matière à penser, comme dirait l’autre. François Bon, qui était samedi soir à l’abbaye pour nous en convaincre, et qui est déjà reparti animer un chantier de fouilles à quelques kilomètres d’ici, est le type même du prof qui peut vous faire basculer une vie dans la recherche et les savoirs. Accompagné d’un étrange collègue – servi par le comédien Christophe Brault – bien dans le goût de l’époque (les certitudes du professeur Raoult et l’expertise historique de Lorent Deutch), il donna envie de s’intéresser à ce monde plus vivant qu’on ne peut se l’imaginer. L’écriture n’était pas encore inventée. L’homme, oui.

midi : Plaisance à la carte

On montera, à la rage du soleil, sur les hauteurs du village, celles des remparts ou de ce qu’il en reste. On aura pris un chapeau. Là-haut, sur cette petite esplanade à pique-nique, on cherchera les historiens, nichés à l’ombre de la vieille tour. On aura cette carte dans son téléphone. Dans sa poche.

18 h : se protéger des femmes

Eva Baltasar sera, ce soir à 18 heures, en compagnie de Maria Bohigas, son éditrice barcelonaise, sous la muraille du transept nord de l’abbaye de Lagrasse. Elle posera sûrement sur la crête de garrigue calcaire qui lui fera face un regard complice. À cette heure du jour, le soleil colore les hauteurs de Lagrasse d’une lumière chaleureuse, vive et fanée à la fois, qui devrait résonner chez celle qui a passé la plus grande partie de sa jeunesse à chercher les images poétiques et à les restituer dans des recueils parfaits.
Voici deux ans, Eva Baltasar a fait une irruption très remarquée dans les lettres catalanes, en lançant, au milieu d’une société bouleversée et déchirée par la question de l’Indépendance et des prisonniers politiques, un roman déchiré et bouleversant. Permafrost, qui paraitra en septembre aux Éditions Verdier, est un roman d’une étonnante vigueur, drôle et enlevé, très significatif des œuvres, de plus en plus nombreuses du côté de Barcelone, de ce courant féministe dans la littérature qui emporte tout ou presque sur son passage…

Cet après-midi, sur la scène de Lagrasse, Domenge Blanc, traducteur du catalan et du castillan (voir la série qui débute aujourd’hui sur Miguel Delibes, qu’il a magnifiquement servi) sera là pour présenter les deux jeunes femmes. Il nous explique ici comment il a découvert Eva Baltasar et Permafrost.

22 h : deux fois Madame Bovary

Le roman de Gustave Flaubert est un de ceux qui a été le plus souvent adapté au cinéma. Avec des libertés plus ou moins grandes. Ce soir nous proposons aux étoiles le second regard que nous avons choisi. Val Abraham (Vale Abraão) est un film portugais réalisé par Manoel de Oliveira en 1993, adapté du roman éponyme d’Agustina Bessa-Luís, moderne transposition de Madame Bovary dans le Portugal contemporain. Bande annonce.

Conversations avec Siro 2/6

Dima El-Horr est réalisatrice et libanaise. Elle vit entre Paris, Lagrasse et Beyrouth, où elle visite famille et amis plusieurs fois par an. Elle nous présentera, jeudi prochain à l’abbaye, dans une soirée de cinéma en plein air, La fille au scooter, le dernier film documentaire qu’elle a réalisé à Beyrouth en 2019. Juste avant le suspend de la pandémie, elle venait d’y terminer le tournage d’un nouveau film consacré à Siro, Sirvat Fazelian, une artiste libanaise, peintre et comédienne rencontrée en 2010 sur le tournage de son premier long métrage, Chaque jour est une fête.
Dima El-Horr nous propose ici, dans Corbières-Matin et jusqu’au 14 août, une petite série documentaire autour des communications téléphoniques qu’elle a régulièrement continué à avoir avec Siro. Des échanges par delà le silence des pays confinés, qui évoquent les questions que se pose la vieille femme, les douleurs de Beyrouth et du Liban plongés dans une profonde crise économique, politique et sociale, mais aussi la nostalgie et les espoirs de Dima. En ces jours où le drame s’est rajouté au drame, nous sommes heureux et fiers de ce rendez-vous quotidien.

 

Le dernier mot

Et vous, quel est le dernier mot que vous avez cherché dans le dictionnaire ?
Pour quoi, et où vous a-t-il mené ?…
Aujourd’hui, ce sont Michel Jullien et Laurence Biaunié qui nous répondent. Quand ils voyagent ensemble, parfois, ils se posent des questions…

Un été avec Delibes 2/6

Miguel Delibes est né il y a cent ans, à Valladolid, en Castille. Il est l’auteur d’une magnifique œuvre romanesque qui célèbre la campagne espagnole et ses fantômes, le peuple muet des années de dictature, mais aussi les affres de la petite bourgeoisie des villes ou la grande histoire du pays. La plupart de ses livres sont parus, en français, aux éditions Verdier.
Cette série vous propose de découvrir sa biographie, des extraits de ses livres, l’analyse des principaux thèmes qu’ils illustrèrent, et de retrouver, en six épisodes, le film documentaire que lui consacra, en l’an 2000, la série de France 3, Un siècle d’écrivains.

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La carte est le territoire

Tout au long de ce cycle estival, nous nous posons la question des cartes. Et de la façon dont elles inventent l’image d’un territoire, d’un chemin, mais aussi de réalités plus complexes. La carte est un outil pour se situer dans l’espace, pour se déplacer, mais aussi pour faire surgir d’un territoire des réalités plus symboliques.
Comme celle d’aujourd’hui, envoyée par Nicolas Werquin, et qui dresse un paysage presque poétique au lever du soleil des densités de population en Europe. En tordant le coup, on voit bien qu’à Lagrasse, cet été, il y a du monde !…

Un dimanche pour Lire et Lier

Patrick Boucheron, à midi sous le pont de Patatou…

18 heures, Jean-Baptiste Harang, la mélancolie du dénicheur d’oursons

Puis à la nuit tombée, le cinéma aux étoiles sous l’abbaye, avec Madame Bovary de Vicente Minelli.

À Lagrasse, le port du masque est souhaité. Il est obligatoire dans la librairie de la Maison du Banquet, comme dans tous les commerces du village.

Il est fortement conseillé dans l’enceinte de l’abbaye, jusqu’à prendre place.

Les chaises seront installées en respectant les distances préconisées.

Le nombre de participants à nos rencontres étant limité, il est possible de réserver ses places pour les rencontres de l’après-midi à :

reservationlirelier@gmail.com en indiquant le prénom et le nom pour chaque réservation.

Pour tous les autres, l’entrée sera possible dans la limite des places restantes.

Pass journée 6€ ou adhésion sur place.

Gratuité pour les adhérents à l’association présentant leur carte 2020

Numéros précédents

Corbières-Matin n°113, du dimanche 9 août 2020
Corbières-Matin n°112, du samedi 8 août 2020
Corbières-Matin n°111, du vendredi 7 août 2020
Corbières-Matin n°110, du jeudi 6 août 2020
Corbières-Matin n°109, du mercredi 5 août 2020
Corbières-Matin n°108, du mardi 4 août 2020
Toutes les archives de Corbières-Matin

 

alerte canicule (photo Walter Martin)

 

lundi 10 août

midi à Plaisance : Espacer le temps : essais de cartographies parlées, Yann Potin et Patrick Boucheron. Carte en main, une géographie mouvante, et émouvante. Le rendez-vous est situé à la Tour de Plaisance, en haut du village, près de la route de St Pierre. Chapeau et masque conseillés.
18h à l’abbaye : Permafrost, Eva Baltasar

Ce sera sûrement un des romans de la rentrée. Permafrost est son premier texte publié en France, traduit du catalan par Annie Bats pour Verdier. Eva Baltasar est une joyeuse découverte. Cette jeune écrivaine barcelonaise, qui publie aussi de la poésie, a connu avec Permafrost un très grand succès en Espagne, lors de sa sortie en 2018.
22h à l’abbaye : Cinéma aux étoiles, 2 fois Madame Bovary

mardi 11 août

midi sous le pont, sous la halle ou ailleurs : Espacer le temps : essais de cartographies parlées, Yann Potin et Patrick Boucheron. Carte en main, une géographie mouvante, et émouvante, d’un côté à l’autre des ponts de Lagrasse.
18h à l’abbaye : Barbara Stiegler

Barbara Stiegler est philosophe. Elle enseigne depuis 2006 à l’université de Bordeaux, où elle est responsable pédagogique du master « Soin, éthique et santé ». Son livre Il faut s’adapter, Sur un nouvel impératif politique, paru au début de l’année 2019 chez Gallimard, fit événement. Elle était venue en parler à Lagrasse l’été dernier, pendant le Banquet du Livre. À la fin de ce mois d’août, elle publiera Du cap aux grèves, Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018 – 17 mars 2020 aux éditions Verdier.
22h à l’abbaye : Lire Voltaire. Actualités des Lumières, Antoine Lilti

Antoine Lilti est directeur d’études à l’EHESS depuis 2011 et responsable de la formation doctorale et du master d’histoire. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire, il a dirigé la revue Annales, Histoire sciences sociales de 2006 à 2011. Il a publié : Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle (Fayard, 2005, traduction anglaise Oxford University Press, 2014), Figures publiques : l’Invention de la célébrité (Fayard, 2014) et L’Héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité, Seuil, 2019.

mercredi 12 août

midi sous le pont, sous la halle ou ailleurs : Espacer le temps : essais de cartographies parlées, Yann Potin et Patrick Boucheron. Carte en main, une géographie mouvante, et émouvante, d’un côté à l’autre des ponts de Lagrasse.
18h à l’abbaye : La Maison de Dulcinée, Christophe Pradeau

Né en 1971 à Saint-Yrieix-la-Perche, Christophe Pradeau enseigne la littérature à l’université Paris-IV. Il est l’auteur de trois romans très remarqués par la critique, La Souterraine (2005), La Grande sauvagerie (2010), Les Vingt-quatre portes du jour et de la nuit (2017), tous trois parus aux éditions Verdier.
22h à l’abbaye : Lire l’avenir, lire les signes. Une conversation entre philosophie et psychanalyse, Mathieu Potte-Bonneville et Stéphane Habib

Philosophe et spécialiste de la pensée de Michel Foucault, Mathieu Potte-Bonneville a travaillé plusieurs années à L’Institut français, où il a inventé et mis en place le concept de la Nuit des Idées. Il est depuis un an directeur du département du développement culturel du Centre Pompidou.
Stéphane Habib est psychanalyste et philosophe. Il enseigne à l’Institut des Hautes Études en Psychanalyse (Paris). Il a publié, au début de cette année, Il y a l’antisémitisme, aux éditions Les Liens qui Libèrent et en poche chez Pocket, Faire avec l’impossible – Pour une relance du politique..

 

jeudi 13 août

midi sous le pont, sous la halle ou ailleurs : Espacer le temps : essais de cartographies parlées, Yann Potin et Patrick Boucheron. Carte en main, une géographie mouvante, et émouvante, d’un côté à l’autre des ponts de Lagrasse.
18h à l’abbaye : L’éternel retour de la France éternelle, Jean-Claude Milner
Il n’y a pas cette année de Banquet du Livre à Lagrasse ? Il y a quand même Jean-Claude Milner. Il ne manquerait plus que ça  !…

 

22h à l’abbaye : Cinéma, La fille au scooter, un film de Dima El-Horr

En présence de la réalisatrice.

 

vendredi 14 août

midi sous la halle : Rebonds, etc.
Que restera-t-il de ces onze jours passés ensemble ? Les distances barrières, ou le fil invisible qui nous aura unis ?…

 

 

Y a moins de monde, non, cette année ?…
19h à l’abbaye : Relire, Revenir, Mélanie Traversier

Historienne, comédienne, lectrice, auteure de plusieurs livres sur la musique et le genre, Mélanie Traversier est aussi une fidèle de Lagrasse et de ses Banquets.

 

et pis c’est tout…