Mercredi 11 août 2021

Les beaux soucis

Le mercredi matin, on peut commencer à dire ça sérieusement : c’est un très beau Banquet. D’abord parce que c’est devenu, au cinquième jour, un Banquet comme les autres : dissipées les fumées noires de l’inquiétude, il n’y a pas eu plus d’attente que d’habitude à l’entrée de l’abbaye pour cause de contrôle des passes sanitaires. Il n’y pas eu d’incident déplorable avec affrontement bruyant et vain, à propos de vaccin ou de test. Ou de libertés perdues (pour parler de cette dernière question, parce qu’elle vaut qu’on s’y arrête, on attendra jeudi, à 18 heures, et la conférence de Jean-Claude Milner sur les droits sans pouvoirs, et les pouvoirs sans droits…).
Bien sûr, quelques humeurs s’exprimèrent, mais que serait un Banquet sans humeur ?
Non, cette édition 2021 est pour beaucoup très émouvante par son statut particulier, comme un dernier repas entre amis dans cette maison qu’on a tant aimé mais qu’un prochain déménagement nous fera bientôt quitter. Les souvenirs tournent autour de la table, mais on est déjà sur les temps à venir, et l’excitation de la découverte, pas encore faite, de la nouvelle maison à venir.
Et puis ce Banquet est aussi très réussi pour des raisons plus simples : le monde déborde très largement du chapiteau, les débats du matin sont de grand intérêt, et on déguste la qualité des contributions et des rencontres, la vivante source des échanges, le souci de chaque un.

18h, esclaves et zombies

Paulin Ismard prépare une histoire mondiale de l’esclavage. Certaines chancelleries doivent claquer des dents. Hier après-midi, il revenait dans sa conférence sur les récits anciens sur l’esclavage, de Platon à Edgar Poe, en passant par Derrida.

Zineb et les Johannin

Lundi soir, ils étaient sous le chapiteau pour une lecture de textes inédits.
Hier, Simon et Capucine Johannin ont été rejoints par Zineb Dryef, journaliste au Monde, qui a travaillé sur la jeunesse des quartiers pauvres de Paris.
« On soulevait la grille des égouts pour ensuite prévenir les passants du danger, on trouvait des prétextes pour créer des rencontres »

Quelques destins

Des parcours de vie d’Audois, perdus dans les replis de l’histoire.

Aujourd’hui, Bofilh, de Narbonne, troubadour occitan et juif.

Connaissez-vous Bofilh ?
C’est le seul troubadour occitan juif.
Enfin, le seul dont on ait gardé la trace…
Lire la suite…

Idriss, quelle drôle d’année !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette année qui s’achève n’a ressemblé à aucune autre.
Pour en retrouver les sursauts, nous avons parcouru avec lui les archives d’Idriss Bigou-Gilles, jeune photographe de presse indépendant qui vit dans les Corbières.
En sept clichés, une drôle d’année, dont il faudra quand même se souvenir.
Photo n°5, Une année d’hôpital (vendredi 6 novembre 2020, Unité Covid de l’hôpital de Carcassonne)

Pour l’entretien avec Idriss, cliquez sur la photo

Une enfance et la guerre

Dima El Horr est une réalisatrice franco-libanaise qui vit entre Paris, Lagrasse et Beyrouth. Elle a choisi, pour cette année de parcours, de revenir sur quelques histoires de livres et de lecture qui ont marqué son adolescence, pendant la guerre civile qui déchira le Liban entre 1975 et 1990.
5ème et hélas dernier numéro…

Parcours de lecture

Parmi les grandes lectures qui ont marqué, depuis vingt-cinq ans, les nuits profondes ou les aimables après-midi du Banquet, il y eut ce parcours. Le 13 août 2006, Daniel Mesguich lisait dans le petit cloître de l’abbaye de Lagrasse « Villa Amalia » de Pascal Quignard…

numéro 124

Le programme du jour

10h : ouverture des librairies et du bistrot
10h30 : Grand Petit Déjeuner, avec Paulin Ismard (jardins de l’abbaye)
12h30 : Passage de témoin. (jardins de l’abbaye)
16h : Bibia Pavard, « Parcours de combattantes : faire l’histoire des féminismes ». (chapiteau de l’abbaye)
17h45 : La Criée (librairie du Banquet)
18 h : Conférence Peter Szendy, « Lire au subjonctif« . (chapiteau de l’abbaye)
19h19 : Serge Pey, La Marche du poème (parc de l’abbaye)
21h30 : Lecture : Alice Diop et Sylvain Prudhomme. (parc de l’abbaye)

Bibia Pavard

Passage de témoin

C’est un nouvel exercice imaginé pour cette année. Il s’agit, pour un des acteurs du Banquet de venir, entre 12h30 et 13 heures, un livre en main, tenir récit et laisser au suivant une phrase, un paragraphe, une image qui l’obligera à rebondir et à poursuivre, le lendemain. Corps vivant exquis.
Hier, c’était Dominique Larroque-Laborde qui, laissa, comme une Toison d’or, cette phrase tirée du Nom de la Rose, d’Umberto Eco :
« Les livres parlent de livres ; autrement dit, ils se parlent entre eux. »

Ça, ça vaut deux heures de colle !…
Tous les matins, le Grand Petit Déjeuner rassemble le public autour des intervenants de la veille.

Exposition Des Jardins

Lauréats de la Résidence partagée de la Maison du Banquet et des générations en 2020, qui se tint autour du thème Des Jardins, Estelle Chauvard (designer), Adrien Genoudet (historien, écrivain et cinéaste) et Louise Piélat (paysagiste) présente jusqu’à l’automne dans l’abbaye une exposition sur les jardins de Lagrasse ou d’ailleurs, imaginaires ou tangibles.
Pour les retrouver dans un reportage vidéo réalisé pendant la résidence, Cliquez ici.

Sur le chemin des arts de lire

Dès le début de l’année prochaine, à l’enseigne des Arts de Lire, un Centre Culturel de Rencontres va prendre le relais, dans l’abbaye publique, de la Maison du Banquet et des générations. Pour commencer à défricher quelques uns des chemins possibles qui s’ouvrent devant nous, Le Marque-Page a organisé, au printemps dernier, un colloque avec les meilleurs spécialistes. Retrouvez leurs contributions sur les quatre thèmes abordés, « Histoire et lecture du bâtiment de l’abbaye bénédictine de lagrasse ; Lecture des images du Moyen-Âge ; L’étude hébraïque à Narbonne au Moyen-Âge ; Les nouvelles scènes de la lecture.   Cliquez ici.

Mesures sanitaires

La nouvelle loi a rendu la passe sanitaire (vaccination complète, test PCR négatif ou certificat de rétablissement) obligatoire pour les manifestations comme le Banquet. Ce certificat vous sera donc demandé à l’entrée du site, où le port du masque est obligatoire.

Si vous n’êtes pas vacciné, la pharmacie de l’Orbieu réalise gratuitement des tests (sauf dimanche ; se munir de sa carte vitale) et délivre ensuite un document qui vous permettra d’assister au Banquet.

« Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité. Être libre, rien n’est plus grave ; la liberté est pesante, et toutes les chaînes qu’elle ôte au corps, elle les ajoute à la conscience. » Victor Hugo