ENCORE HEUREUX QU'ON VA VERS L'ETE...

EDITO n°75

21 juillet 2017. Plus que 15 jours avant notre grand rendez-vous d’été. Cette année, le Banquet s’intéresse à ce qui met en mouvement les êtres, depuis le premier rêve à l’engagement total. Qu’est-ce qui décide de la liberté d’une vie, serrée entre le mouvement de la pensée, de la réflexion, et les tortures du réel…

Chacun bâtit sa route entre ces questions brûlantes. Et les invités du Banquet seront là pour souffler sur ces braises. De la philosophie à l’histoire, des images aux interminables voyages littéraires, tout est prêt pour faire vivre notre grand laboratoire d’été. Il ne manque plus que vous…

Si on calcule bien, il fallait, en 1882 et au départ de Paris, près de 17 heures pour venir à Lagrasse assister au Banquet…

 

 

PENSER, RÊVER, AGIR

« Encore heureux qu’on va vers l’été », c’est le titre d’un magnifique roman de Christiane Rochefort paru en 1975 qui, pour toute une génération, a permis, au sortir des années politiques, et dans le mouvement vivant de la littérature contemporaine, de briser l’amertume des défaites en liant définitivement l’appétit de révolte et de rêve, au livre.

«Vous êtes décidément une classe peu intéressante, dit-elle, continuons. Citez-moi une fable de La Fontaine

– Les animaux malades de la peste, dit Tobie.

Tu sais ce qu’on va faire si elle le sort une troisième fois ? dit Régina à Grâce. J’ai une proposition du tonnerre.

Un billet passa, que Mademoiselle Bell dédaigna d’intercepter. Elle souffrait d’une abominable migraine, et attendait l’heure. Cette classe la tuait.

Elle le sortit une troisième fois, au début du troisième trimestre, en rendant les copies, toutes résolument à côté du sujet, comme d’habitude.
La Cinquième D’ se leva d’un seul mouvement, quitta ses bancs, en bon ordre, sans cris, gagna la porte, et sortit.

Dans les couloirs, presqu’en rang par la force de l’architecture, la Cinquième D’ n’éveilla point l’attention : une classe entière change de salle, va en gymnastique, en  travaux pratiques, quelque part, une classe entière suit des rails.

Ceux qui avaient vu les enfants affirmèrent ensuite que l’idée ne leur était pas venue, d’un déraillement collectif. « 

L’abbaye de Lagrasse, dans sa partie publique et laïque, reste le lieu principal du Banquet du Livre.
Mais nous avons souhaité cette année renouer avec une tradition des origines, et nous retrouver, pour certains rendez-vous, au coeur même du village.
Ainsi l’atelier de civilisation grecque, qui se tient depuis deux décennies sous le préau coloré de la cour de l’école, ne sera plus le seul témoin de ces temps des commencements…
A 9h15, chaque matin, les « Rebonds » accueilleront sur la terrasse du Récantou, à la Porte d’eau, les débats avec un des intervenants de la veille.
A 9h30, c’est dans la grande salle des fêtes que se tiendra l’atelier cinéma.
Et à 12h30 Patrick Boucheron racontera l’histoire mondiale de Lagrasse sous la halle médiévale de la place de la mairie…

UN PRINTEMPS REMARQUABLE

Il s’est passé quelque chose…

Le Banquet de printemps, consacré aux littératures israéliennes, s’est déroulé à Lagrasse du 26 au 28 mai dernier. C’est un des plus réussis de toutes ces dernières années. Pourtant, que n’avons-nous pas entendu, lu dans nos boites mails, deviné dans les silences et les absences avant le début de la manifestation : tout ce qui aujourd’hui, concerne de près ou de loin Israël et ses cultures, est frappé d’une suspecte suspicion… Avant le début de ce Banquet de printemps, nous n’avons pas échappé à ces a priori regrettables, qui considèrent que tout ce qui vient d’Israël, poésie, littérature ou fruits et légumes, est complice de la politique bornée et imbécile du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Une idée toute faite, presque insultante pour nos invités, qui représentaient parfaitement la diversité, le foisonnement, les contradictions et les affrontements de la société israélienne d’aujourd’hui. Nous devons à la romancière et traductrice Valérie Zénatti d’avoir composé un plateau d’une étonnante richesse. Et une fois de plus, le miracle de Lagrasse et de l’écoute si généreuse du public a opéré : nos invités se sont parlé, écouté, comme ils n’imaginaient pas pouvoir le faire chez eux, au milieu des tensions et des réflexes vernaculaires…

Voici par exemple la conférence de la romancière et femme de théâtre Michal Govrin, sur son travail, « L’histoire qui nous écrit ». Elle est accompagnée et interrogée par Valérie Zénatti…

 

 

ET POUR RETROUVER L’ENSEMBLE DES CONFÉRENCES DE CE BANQUET CONSACRÉ AUX LITTÉRATURES ISRAÉLIENNES, CLIQUEZ ICI

LA PHOTO DE FIN, ET ON SE RETROUVE LE 4 AOÛT !...

SUIVEZ NOUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX…

  FACEBOOK : La Maison du Banquet et des générations / Le Banquet du Livre

  TWITTER : @Banquetdulivre

LE BANQUET A VENIR

LIRE
Le vendredi 11 août prochain, le Banquet du Livre d’été se terminera à Lagrasse par un nuit exceptionnelle, celle de l’Iliade.
Les habitants du village et les habitués du Banquet vont se succéder, à partir de 22 heures, pour lire l’intégralité du texte d’Homère. Jusqu’au bout. Vraisemblablement entre 11 heures et midi, le lendemain matin…
N’importe qui peut lire. Il suffit de s’inscrire (cliquez sur le cheval de Troie pour télécharger le bulletin d’inscription…) ou sur place, pendant toute la manifestation. C’est Dominique Larroque-Laborde et Mélanie Traversier qui préparent cette performance, et qui, tout au long de la semaine, prépareront les lecteurs amateurs…

ARCHIVES