Dimanche 8 août 2021

De l’absence

Il fallait sans doute ça pour le premier jour. Deux invités sur trois empêchés pour de véritables raisons, et un programme totalement chamboulé. Un exercice pour vérifier la cohérence de votre propos. Dès le début, une évidence s’imposa : on ne ferait pas comme s’ils ne devaient pas venir. On n’inventerait pas d’autres invités, prévenus en catastrophe, légèrement chouineux d’être appelés au dernier moment, mais qui feraient semblant d’être absolument à leur place.
La grâce que nous firent Mathieu Potte-Bonneville et Patrick Boucheron, c’est d’avoir tenu et défendu dès la première heure cette drôle d’idée : quoi qu’il arrive, les absents seront là.
La belle idée, en ouverture de ce Banquet, c’était d’avoir imaginé ce dialogue entre Pierre Bergounioux, l’écrivain des oubliés des vallées profondes, et Alice Diop qui, avec la même ténacité, dit les oubliés de la périphérie des villes. Les uns comme les autres invisibles, privés de leur parole les rares fois où l’on parle d’eux. Entre Clichy-sous-bois et Soudaine-lavinadière, les schémas de dépossession, curieusement, correspondent. Mathieu Potte-Bonneville, qui connait bien le travail d’Alice Diop, et à qui Pierre Bergounioux avait envoyé les questions qu’il avait préparé, se tint à l’exacte place du lecteur de l’une et de l’autre, pour mieux entendre ce que nous devions voir le soir, la genèse des portraits de la réalisatrice de « Nous ».
Yannick Haenel devait, lui, parler de la nuit qui va, de ce point qui revient sans cesse, à partir duquel on bascule une fois encore dans le gouffre. Patrick Boucheron a su tisser, lectures et souvenirs à l’appui, ce qui relie Jan Karski au récit bouleversant du procès de Charlie-Hebdo, que Haenel tint pour nous dans ce même journal. Dire clairement pour ceux qui ne parlent pas, regarder en face ceux que personne ne veut voir : cette première journée avait sur le papier une belle force, une vraie cohérence. Grâce à nos trois invités, la promesse fut brillamment tenue tout au long de l’après-midi du chapiteau. Merci à eux.
Mathieu Potte-Bonneville et Alice Diop

Patrick Boucheron évoque l’œuvre de Yannick Haenel

Alice Diop en Corrèze

La réalisatrice, qui sera ce matin à 10h30 au Grand Petit Déjeuner dans le parc de l’abbaye, a longuement évoqué cet après-midi sa rencontre avec Pierre Bergounioux, et la lecture de ses Carnets.

Quelques destins

Des parcours de vie d’Audois, perdus dans les replis de l’histoire.

Aujourd’hui Paula et Martin Tattmar, sauvés par le boulanger de Lagrasse.

 

 

Il y a cette plaque, sur le mur de l’ancienne boulangerie de Lagrasse, au coin de la Place de la Bouquerie :
« À la mémoire d’Agnès et Lucien Bertrand, reconnus justes parmi les nations, qui, sous l’occupation, ont eu le courage de sauver en ce lieu deux personnes juives, Paula Neiger et Martin Tattmar ».

 

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Idriss, quelle drôle d’année !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette année qui s’achève n’a ressemblé à aucune autre.
Pour en retrouver les sursauts, nous avons parcouru avec lui les archives d’Idriss Bigou-Gilles, jeune photographe de presse indépendant qui vit dans les Corbières.
En sept clichés, une drôle d’année, dont il faudra quand même se souvenir.
Photo n°2, Escouto (juin 2020, quartier d’Escouto can plaou, Lézignan-Corbières)

Pour l’entretien avec Idriss, cliquez sur la photo

Une enfance et la guerre

Dima El Horr est une réalisatrice franco-libanaise qui vit entre Paris, Lagrasse et Beyrouth. Elle a choisi, pour cette année de parcours, de revenir sur quelques histoires de livres et de lecture qui ont marqué son adolescence, pendant la guerre civile qui déchira le Liban entre 1975 et 1990.

Parcours de lecture

Parmi les grandes lectures qui ont marqué, depuis vingt-cinq ans, les nuits profondes ou les aimables après-midi du Banquet, il y eut celle-ci, le 6 août 2009. Pierre Michon lisait ce soir-là de larges extraits des Onze, son roman qui venait de recevoir le Grand Prix de l’Académie Française…

numéro 121

Et ça resquille !…

Le programme du jour

10h : ouverture des librairies et du bistrot
10h30 : Grand Petit Déjeuner, avec Alice Diop, Mathieu Potte-Bonneville et Patrick Boucheron (jardins de l’abbaye)
12h30 : Passage de témoin, par Mathieu Potte-Bonneville. Parc de l’abbaye (ce rendez-vous était prévu initialement place de la Halle, mais les mesures de contrôle sanitaire en vigueur nous contraignent à rester sur le site de l’abbaye.)
16h : CHANGEMENT L’absence pour raison de santé de Yannick Haenel, qui devait dialoguer avec Christophe Cognet, nous a conduit à repenser ce rendez-vous. Christophe Cognet a accepté de tenir seul conférence sur son travail à propos des témoignages photographiques des camps nazis.  (chapiteau de l’abbaye)
17h45 : La Criée (librairie du Banquet)
18 h : Conférence Léonora Miano, « Nos puissances à venir » (chapiteau de l’abbaye)
19h19 : Serge Pey, La Marche du poème (parc de l’abbaye)
21h30 : cinéma aux étoiles, À pas aveugles de Christophe Cognet (parc de l’abbaye)
Le poète Serge Pey et ses poèmes en marche, tous les soirs à 19h19 dans le parc de l’abbaye

Mesures sanitaires

La nouvelle loi a rendu la passe sanitaire (vaccination complète, test PCR négatif ou certificat de rétablissement) obligatoire pour les manifestations comme le Banquet. Ce certificat vous sera donc demandé à l’entrée du site, où le port du masque est obligatoire.

Si vous n’êtes pas vacciné, la pharmacie de l’Orbieu réalise gratuitement des tests (sauf dimanche ; se munir de sa carte vitale) et délivre ensuite un document qui vous permettra d’assister au Banquet.

« Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité. Être libre, rien n’est plus grave ; la liberté est pesante, et toutes les chaînes qu’elle ôte au corps, elle les ajoute à la conscience. » Victor Hugo

Exposition Des Jardins

Lauréats de la Résidence partagée de la Maison du Banquet et des générations en 2020, qui se tint autour du thème Des Jardins, Estelle Chauvard (designer), Adrien Genoudet (historien, écrivain et cinéaste) et Louise Piélat (paysagiste) présente jusqu’à l’automne dans l’abbaye une exposition sur les jardins de Lagrasse ou d’ailleurs, imaginaires ou tangibles.
Ils rencontreront le public du Banquet lundi 9 août, à 16 heures.
Pour les retrouver dans un reportage vidéo réalisé pendant la résidence, Cliquez ici.

Sur le chemin des arts de lire

Dès le début de l’année prochaine, à l’enseigne des Arts de Lire, un Centre Culturel de Rencontres va prendre le relais, dans l’abbaye publique, de la Maison du Banquet et des générations. Pour commencer à défricher quelques uns des chemins possibles qui s’ouvrent devant nous, Le Marque-Page a organisé, au printemps dernier, un colloque avec les meilleurs spécialistes. Retrouvez leurs contributions sur les quatre thèmes abordés, « Histoire et lecture du bâtiment de l’abbaye bénédictine de lagrasse ; Lecture des images du Moyen-Âge ; L’étude hébraïque à Narbonne au Moyen-Âge ; Les nouvelles scènes de la lecture.   Cliquez ici.