MIGUEL DELIBES, UNE BIOGRAPHIE…

Né en 1920 à Valladolid, en Castille, Miguel Delibes a suivi des études de droit parallèlement à une formation au dessin et à la sculpture. Passionné de nature et de chasse, il décide, avec un groupe d’amis, de devancer l’appel militaire : nous sommes alors en pleine guerre civile, et Delibes redoute d’être envoyé sur le front. Son engagement lui permet de choisir la marine. Plutôt voir la mer que de tirer sur des gens qu’il ne connait pas…
Après une année passée sur un croiseur, il entame une double carrière de journaliste et de professeur. Le grand quotidien régional El Norte de Castilla, dont il deviendra directeur, est une publication de tradition libérale qui doit se soumettre aux lois franquistes pour continuer à paraître. Delibes passe des chroniques cynégétiques et cinématographiques aux éditoriaux sur la situation des paysans, qui le mettront à plusieurs reprises en délicatesse avec la censure.
Son premier roman lui vaut, à vingt-huit ans, le prix Nadal (le Goncourt espagnol) mais c’est avec son troisième ouvrage, Le Chemin, qu’il atteint à une vraie notoriété et, surtout, à la plénitude d’un art consacré à l’évocation de cette civilisation rurale vouée à la disparition. Le personnage central de l’enfant (ou de l’innocent) se retrouvera dans les deux autres volets de ce qui constitue une trilogie, avec Les Rats et Les Saints Innocents.
Cependant, Delibes n’a rien d’un écrivain ruraliste. Chasseur écologiste, croyant pourfendeur de toutes les inquisitions, il a su transmuer en littérature et élever à l’universel son expérience de marin militaire  : L’Étoffe d’un héros ; sa rencontre avec le Printemps de Prague, ou la perte de sa chère épouse Ángeles : Dame en rouge sur fond gris.
Explorateur de la langue castillane dans ses formes poétiques, populaires et dialectales sans qu’il n’y paraisse rien d’« expérimental », son œuvre allie la nouvelle : Le Linceul ; le roman court  : Le Fou ; le grand monologue souvent adapté à la scène : Cinq heures avec Mario et le roman de facture « classique », sa dernière œuvre, L’Hérétique. Il a obtenu en 1993 le très prestigieux prix Cervantès.
Miguel Delibes est mort le 12 mars 2010 dans sa ville natale.

UN SIÈCLE D’ÉCRIVAIN : MIGUEL DELIBES

Le 13 mai de l’an 2000, dans la belle collection de France 3 dirigée par Bernard Rapp, le portrait de Miguel Delibes dévoilait au grand public la vie et l’œuvre du grand écrivain espagnol.
En cette année du centenaire de sa naissance, nous vous proposons de revoir, en six épisodes, ce film documentaire.

L’ŒUVRE DE MIGUEL DELIBES DANS LA PRESSE

AUJOURD’HUI, JEAN-BAPTISTE HARANG DANS LIBÉ EN 2015.
Deux traductions dont le récit autobiographique et sans complaisance, par un artiste à sa fille , de la perte de la femme aimée. Miguel Delibes. Dame en rouge sur fond gris . Traduit de l’espagnol par Dominique Blanc, Verdier, 128 pp., 75 F., Le Linceul. Nouvelles traduites de l’espagnol par Rudy Chaulet, Verdier, 96 pp., 68 F.

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