n° 83 : vendredi 11 août 2017

tendre l'oreille

EDITO

Le phénomène est bien connu à Pampelune où, pendant les grandes fêtes de la mi-juillet, les amateurs se pressent par milliers sur les balcons des immeubles de la calle Estafeta pour voir passer plus bas, dans la rue, les toros de la corrida de l’après-midi. Dans cette circonstance, le surplomb est une sécurité supplémentaire… Rien de tel sur la place de la halle, à Lagrasse, lorsqu’à midi trente, Patrick Boucheron entame son épisode du jour de « l’histoire mondiale de Lagrasse »… A priori, on risque plus un éclat de rire qu’un coup de corne. Mais jour après jour, les balcons de la place se garnissent. Espérons que la comparaison s’arrêtera là : devant le succès de la féria de Pampelune, les propriétaires louent désormais leurs balcons à prix d’or…

Car il est deux endroits au Banquet où il convient de bien choisir sa place. Deux endroits, deux rendez-vous, qui expérimentent la fragilité des voix non sonorisées, l’éphémère des rencontres sur le passage. Le matin, les rebonds, à la terrasse du Récantou, réunissent quelques dizaines d’acharnés qui viennent là poser la question de la veille. Ou écouter un peu plus encore quelqu’un qui leur a vraiment parlé. Le tout au vol, sans cérémonie, avec tous les inconvénients – voitures qui passent, bourrasques de vent – et les avantages – rencontres de hasard, passants qui s’arrêtent – du cœur du village.

Là aussi, comme au rendez-vous de midi sous la halle, il faut tendre l’oreille. Plus d’écoute machinale. On est tout à fait en éveil, et on se remplit, peu à peu, de la parole des autres…

 

Crier

C’est un des nouveaux rendez-vous de ce Banquet 2017. « Le livre à la criée ». Chaque jour, à 17 h 30 dans la grande librairie, un auteur vient « crier » le livre d’un autre. Il s’installe au milieu des tables, là où le livre en question est proposé aux lecteurs, il s’en empare et tente de convaincre les passants qu’il est indispensable de le lire.

Le succès, depuis le début du Banquet, est spectaculaire. Et l’on a vu Mathieu Riboulet conseiller avec profit « La Scierie », un récit anonyme publié chez Héros-Limite, Yann Potin défendre « Odeur de Sainteté« , de Jean-Pierre Albert (EHESS), Françoise Valon, « Éloge de Socrate » de Pierre Hadot (Allia), Nathalie Quintanne « Les Berthier », collectif (Questions théoriques), Jean-Christophe Bailly « Berlin est trop grand pour Berlin », de Hanns Zischler (Macula) et enfin Didier Daeninckx « On the Brinks » (Points Seuil). On ignore encore, à cette heure, à quel livre sera destiné l’hommage de Martin Rueff qui, cet après-midi, sera le dernier crieur…

La « Vente à la criée » est une nouveauté que l’on risque bien de retrouver l’an prochain…

 

Chapô

Chaque jour, à 12 h 30, Mathieu Riboulet lit un texte original, écrit pour l’occasion, en ouverture de « L’histoire mondiale de Lagrasse » qu’anime Patrick Boucheron. Hier, Mathieu a dû repartir. Il a quand même écrit. Et a confié la lecture de son chapeau du jeudi à Mathieu Potte-Bonneville, qui s’en est fait l’interprète…

10 août

Ailleurs, pour la poignée de hobereaux et notables englués d’ennui et flottant entre vapeurs d’alcool et regrets enfantins au fond de leurs provinces immobiles dans les pièces de Tchekov, c’est Moscou, l’inatteignable, l’horizon où fixer le regard pour ne pas sombrer tout à fait. Le médecin Astrov, dans Oncle Vania, pour parvenir à se résoudre à vivre là où il est, établit une cartographie précise de sa petite région, effectue le relevé géographique, géologique, végétal de ce qui s’offre d’immuable à ses yeux. Les pierres sont là, les arbres sont là, ce champ est à trois verstes de là où nous sommes, dirait-il à Elena Andreevna, et l’au-delà de la carte n’existe pas puisque nous n’y sommes pas. Moscou n’existe pas, le 11 septembre n’a pas eu lieu dans ce monde-ci – ailleurs peut-être, quelle importance ? –, mais la tempête qui obligera les hommes de l’art à redessiner la carte, elle, a bien eu lieu, là où j’étais, là où était Henri Bagnard, levant en lui une formidable inquiétude : ce qui semblait promis au temps long minéral, au temps long végétal, qui est tout quand nous ne sommes rien, est à terre, déraciné, en ruines. La carte est endeuillée, je ne suis plus où j’étais, où suis-je alors puisque je ne me suis pas déplacé ? Nous ne sommes plus ici est le titre du livre que nous n’écrirons pas.

Mathieu Riboulet

Une journée au Banquet

Chaque jour, un passant considérable nous raconte sa journée au Banquet. Aujourd’hui, Vincent Monadé, Président du Cantre National du Livre. Il a récemment publié Comment faire lire les hommes de votre vie chez Payot.

Conter une journée à Lagrasse me fait mémorialiste de moi-même, exercice que j’affectionne. Un mois après ma nomination, Colette Olive m’invitait au Banquet. Les conquérants, Alexandre et les autres mondes furent la cause de reports successifs. Enfin, dimanche dernier, j’arrivai, accompagné de ma fille et d’un chien, Nana, qui depuis assiste aux conférences.
La contrainte, décrire une seule journée à Lagrasse, est intenable. Comment ne rien dire des conférences de René Lévy ou Jean-Baptiste Brenet, des errances de Patrick Boucheron, des conversations avec Camille de Tolédo ? Bizutage local, cette journée est la seule à laquelle je n’ai pas assisté, intervenant au festival des Moulins de Faugères.
Je suis un mauvais festivalier. Au matin, alors que ma fille assiste à l’atelier de civilisation grecque puis à celui de philosophie, je me rends à la rivière. Gracq, dans les Eaux étroites, a dit le charme qu’exercent sur les âmes simples les rivières du vieux pays. Là s’écoulent mes heures, justifiées par la nécessité de dégourdir les pattes du chien, animal qui n’aime rien tant que, à mes pieds, regarder l’eau couler. J’avoue trouver aux rivages de l’Orbieu des pensées profondes et des enseignements majeurs.
C’est à midi trente que démarre, sous les halles, ma journée, au rythme de l’histoire mondiale de Lagrasse contée par le Shéhérazade du Collège de France. Épuisante épreuve qui me contraint à une sieste en attendant 16 heures.
Mais rien de cela dans la journée qui nous occupe. Invité à déjeuner chez Colette, emporté dans une discussion avec les convives présents, suspendu aux lèvres de Jean-Claude Milner, je ne suis revenu à Lagrasse qu’à seize heures. Et c’est ainsi que la seule journée qu’on me demandait de décrire fut celle où je ne fus pas établi à Lagrasse mais, invétéré social-démocrate mondialisé, errai par les routes, incarnant l’ « elite of knowledge workers » de Rifkin. Dumas me l’a appris voici bien des années : à toute bonne histoire, il faut un traître.
Autocritique faîte, je vais vous quitter le cœur apaisé, requis par Milner puis, au soir, par Del Arbol et Daeninckx, me faisant une fête du festin d’intelligence qui se prépare.
Car ici se déroule quelque chose de rare. Des paroles, en plus de 140 signes se déploient, et des femmes et des hommes les écoutent. Ici se joue le parti pris de l’autre.
Je reviendrai à Lagrasse.

Vincent Monadé

Hommage de l'auteur absent du Banquet...

L’absent, c’est un habitué du Banquet. Mais cette année, il n’est pas là. Pourquoi ? Et quel est l’état de son esprit en ce mois d’août 2017 ?…

Aujourd’hui, l’écrivain Pierre Michon.

 

Penser, rêver, agir. Dès que tu m’as donné au téléphone ce titre du Banquet 2017 à Lagrasse, je t’ai répondu à la va-vite : C’est l’énoncé antihamlétien par excellence. J’ai pensé bien sûr immédiatement au fameux : To die, to sleep ! perchance to dream du grand monologue de Hamlet. Mourir, dormir, rêver. Trois verbes encore. Les deux énoncés ont en commun le verbe rêver – qui pourtant les oppose : ce n’est pas le même rêve. Le premier est une envolée, le second une fuite.

Aussitôt le téléphone raccroché, je me suis dit avec mélancolie que j’étais plus hamlétien que lagrassien. Pas tout à fait pourtant : je veux bien rêver, mais mourir ne me convient pas. Et puis j’ai pensé à une autre phrase en trois verbes, moins offensive que celle de Lagrasse, moins mortifère que celle de Hamlet, dans laquelle je me sens plus à l’aise. Elle vient de Pascal : Travailler pour l’incertain, aller sur la mer, passer sur une planche.

Nous vivons peut-être un moment hamlétien des intellectuels et des auteurs – mais sans la volonté de feu de Pascal – : vivre, agir, écrire, à quoi bon ? voilà ce qu’on se dit. On en impute depuis longtemps la faute à la mort quasi conjointe de Dieu et du Peuple, la faillite d’Augustin et de Marx, et c’est déjà une vieille chanson. On peut accuser aussi la toute-puissance du Même usurpant les formes multiples de l’autre, ce que Lacan aurait pu appeler le pseudautre. La prolifération des discours factices, les antagonismes bidon, les différences biaisées, truquées, fictives, qui ont envahi et dévalué la parole. Notre liberté décevante et totale, comme disait Péguy, est un champ de ruines. Nous vivons sur les sites bombardés de la cité de Dieu et du grand soir, des grands discours, etc., comme Hamlet vivait sur celles de l’ordre sacré médiéval. Ce monde ruiné, celui d’Hamlet qui ressemble au nôtre, Bonnefoy le voyait ainsi : « un monde déstructuré, des vérités désormais partielles, concurrentes, contradictoires, de la signification tant qu’on veut, et vite bien trop, mais rien qui ressemble à un sacré, à du sens ». Du sens, un sacré. Ce pour quoi et par quoi on agit. Le moteur et le but. Le moteur surtout. Les significations et les points de vue, on s’en fout.

En attendant le sens, le seul acte qui me soit permis est d’avancer sur ce terrain miné planche après planche jetée sur les trous. Il faut pour cela penser (Où je vais mettre le pied, là, au prochain pas ?), rêver (Je vais m’en sortir), agir (C’est là que je le mets, le pied gauche). Et tenir le pas gagné.

Ce que je regrette le plus, quoique bon pascalo-hamlétien, c’est de ne pouvoir entendre la lecture intégrale de l’Iliade, qui va clore ce Banquet. On peut dire bien des choses d’Achille, mais pas qu’il ressemble à Hamlet. Il sait où il va, et il y va. Il n’a pas de point de vue. Il a le moteur. Il passe sur une planche. La planche tient.

Pierre Michon

Les interviews de la guinguette

Martin Rueff est poète, traducteur, philosophe et éditeur. Il était hier sous le grand chapiteau, pour une conférence intitulée « L’impératif présent ». (Entretien Antoine Beauchamp / Lina Mariou)

Les livres des rêves

Depuis la nuit des temps littéraires, les hommes ont tenté d’imaginer les sociétés qu’ils étaient eux-mêmes incapables de bâtir. Même si, pour certaines, ce n’est pas plus mal, pour d’autres, la qualité des rêves, des inventions et des chimères leur ont fait traverser les âges. Nous vous en proposerons donc chaque jour, dans cette rubrique, quelques éclats. Aujourd’hui…

L’UTOPIE, de Thomas More

 

 

Écrivain, juriste et théologien anglais, Thomas More est un personnage éminemment politique. En 1504, il est membre du Parlement et proche d’Érasme et du jeune roi Henry VIII. Mais c’est la publication de son livre « L’Utopie » qui le fait passer à l’histoire. Publiée en 1516, à l’approche de la Réforme protestante, L’Utopie est un ouvrage de l’humanisme de la Renaissance, qui décrit une société parfaite…

Pour lire l’extrait, cliquez ici…

 

 

Le feuilleton de l'Iliade

Dominique Larroque-Laborde anime depuis dimanche dernier son atelier de grec ancien, consacré cette année à la préparation de la lecture de l’Iliade, d’Homère, que des dizaines de lecteurs porteront en fin de Banquet, dans la nuit de vendredi à samedi… Chaque après-midi, Mélanie Traversier, elle, travaille en petits groupes avec ces lecteurs amateurs, répétant le texte, traquant les sens opportuns.

Antoine Beauchamp tient ici, en son seul, le feuilleton de cette aventure…

Variations sur l'action (8)

par Gilles Hanus

Le mot de la fin

Agir, ce n’est ni connaître ni ignorer, ni voir en toute clarté ni être aveuglé par l’obscurité, c’est entrevoir, fixer les limites imprécises encore d’un horizon de sens provisoire car, s’il s’imposait, l’horizon deviendrait paysage, figé, et son sens finirait par s’évaporer comme l’eau de la flaque sous l’effet du soleil.

Agir, c’est toujours aussi répondre, avoir senti qu’on était appelé à faire quelque chose. Cette réquisition de soi présidant à nos actes est labile, fugace comme l’éclair striant le ciel nocturne. Ce clair-obscur de la décision, de l’acte naissant, on le retrouve dans son accomplissement : en même temps lumière (j’ai esquissé, par mon acte, une nouvelle figure du monde) et obscurité (cette action que j’ai faite, elle m’échappe et je peux, dans le pire des cas, ne plus la reconnaître comme mienne, je peux la regretter), en même temps puissance et impuissance.

Ce clair-obscur, on peut vouloir le réduire, croire par exemple qu’il suffirait d’agir pour atteindre la pleine clarté ou bien renoncer à celle-ci et se complaire dans la sombre inaction. C’est dans les deux cas renoncer à agir vraiment. Il est temps peut-être de revenir, par-delà le volontarisme activiste comme le paresseux quiétisme, à une réelle pensée de l’action dont les premiers éléments pourraient être ceux-ci : réquisition, incertitude, audace, urgence. Pour ma part, je cherche à penser ces éléments à la lumière d’une proposition du traité Avot du Talmud que Benny Lévy citait à la veille d’une mort qu’il ne prévoyait pas : « Il ne t’appartient pas de finir l’ouvrage ». J’y entends la reconnaissance de la part d’impuissance inhérente à tout acte mais aussi un appel à commencer et à recommencer quotidiennement, inlassablement, un tel ouvrage…

 

Feuilleton : les révoltés de Counozouls (fin)

par Jacques Joulé

chapitre VII

 

Nous voici en 2017, retour à Counozouls, un soleil radieux baigne la vallée et les contreforts alentour. A la vue des voitures garées sur le petit parking à l’entrée du village, il semblerait qu’il y ait plus de monde que lors de ma dernière visite. Comme à Lagrasse, j’ai du mal à trouver une place, donc ce sera dans le pré voisin, en espérant qu’un ours mal léché ne viendra pas décorer mon pare-brise de PV. Je descends la grand-rue qui mène à la place – pour autant que je me souvienne –, passe sous une arche supportant une maison aux volets encore fermés, des bruits et de la musique me parviennent alors que je n’ai encore rencontré personne. Je laisse l’impasse de l’Empereur. Lequel ? Sur ma droite, la plaque ne le dit pas ; un peu plus loin, une autre impasse appelée impasse Noire. Assise juste à l’angle sur une chaise basse, une dame d’un certain âge se repose au soleil. A ses pieds, un transistor nous apprend que les impôts vont augmenter. Elle m’aperçoit :

– Bonjour, Monsieur.

– Bonjour, Madame. Il fait beau ce matin…

– Oh oui, c’est agréable ce soleil ! J’en profite pour me chauffer les genoux, ça fait du bien à mes rhumatismes. Vous êtes en vacances ?, vous n’êtes pas d’ici ?

– Heu… (J’ai du mal à apporter une réponse claire à cette question depuis l’intervention de Patrick Boucheron sous la place des halles de Lagrasse.)

– Oui et non (j’ai trouvé une réponse claire). Bonne journée à vous.

Arrivé place de l’église, je décide de m’asseoir à mon tour sur un banc de pierre. En face de moi, la mairie malheureusement fermée le matin. Fixée au mur, une plaque rappelle les événements que l’on sait :

En 1904, le syndicat de Counozouls est créé. Quatre-vingt-dix membres le composent, pour un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans. Au début, tout fonctionne normalement : pendant la guerre de 1914-1918 les besoins en bois sont énormes, traverses de chemin de fer, étayages des tranchées… Le travail ne manque pas et les scieries tournent à plein régime. Mais le syndicat perd beaucoup de ses membres, d’abord au front, puis au jeu de dés des héritages qui réduiront les parts des parcelles de forêts ; la guerre de 1939-1940 continuera de vider de leurs habitants les villages de montagnes.

En 1960, l’Ėtat intervient et met sous séquestre la forêt mal gérée ; une recherche d’adhérents est entreprise, sans grand succès. En 2002, il faut vraiment faire quelque chose, car le bail signé arrive à expiration un an plus tard. Nouvelles recherches de nouveaux membres, cette fois-ci avec un peu plus de succès : beaucoup de parts sont rachetées directement par l’Ėtat, d’autres par des particuliers. Un nouveau bail est signé et le syndicat forestier de Counozouls renaît de ses cendres. En 2017, cent treize ans après, il est toujours là !

Au retour, j’ai rendez-vous avec un ancien habitant de Counozouls, un certain F…

que je ne connais pas encore. La rencontre doit avoir lieu à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, près de la mairie où se trouve « le banc des sénateurs », sur lequel, tous les matins, se retrouve un groupe de vieux amis qui commentent l’actualité locale, nationale et internationale… Mon interlocuteur est de ceux-là ; en me serrant la main, je devrais plutôt dire en me l’écrasant, il me demande ce que je lui veux et me prend à l’écart. Il est grand, des bras énormes couverts de poil roux, des épaules de déménageur et un air ombrageux. Il parle d’une voix basse, rugueuse, rocailleuse.

– Bonjour, que voulez-vous savoir au juste ?

– Bonjour, Monsieur, je voulais juste parler de Counozouls. Vous êtes bien de Counozouls ?

Son regard me fixe, il est en train de me jauger, il va falloir la jouer fine, sinon…

– Dé qué, Counozouls ? J’ai pas grand-chose à vous dire, moi, vous savez… (Ce pas grand-chose se terminera une heure et demie plus tard !) Je remercie ici ma grand-mère de m’avoir appris quelques mots de patois, qui m’ont permis de mettre ce faux méchant homme en confiance.

Et voilà qu’il me raconte les événements, bien sûr pêle-mêle, la vie du village avec ses deux cafés, le temps où il gardait les vaches avec ses copains, la pêche à la grenouille grise au mois de mars, et aussi les fâcheries des années 60, quand la mairie voulut racheter les parts du syndicat…

Et de nouveau, les deux clans qui se forment, celui du haut, celui du bas… enfin vous connaissez l’histoire. Et puis un secret ! Enfin presque, qui concerne les incendies du début du siècle. Il pense savoir qui c’est, mais bon, comme ils sont tous morts depuis longtemps, ça ne sert à rien de le dire, donc je ne le saurai jamais et vous non plus ! Un détail quand même : les incendiaires s’étaient entouré les mollets et les pieds de sacs de jute tenus par de la corde pour ne pas laisser de traces. Ah ! Et puis aussi, notez qu’un jeune contrôleur pointilleux de la bascule du poids public a été reconduit manu militari à son véhicule il y a seulement quelques années.

Au final, j’ai senti chez ce faux bloc de nostalgie un peu de tristesse se mêlant aux souvenirs, à l’odeur du feu de bois, du jambon, des cèpes. Il rajouta :

– Ça donne faim tout ça ! À la prochaine à Counozouls, manhac !

Et en riant aux éclats, il retourna s’asseoir sur le banc, au milieu de ses amis…

 

Jacques Joulé

Folklore : Revue d’Ethnographie Méridionale tome XXXV printemps 1982 N°185
Revue des deux Mondes 1910 tome 58
Article La Dépêche du Midi 14/03/2002 : « Forêts un domaine d’expansion et un bon placement »
Maquis FTP Jean Robert Faita, la résistance dans la Haute Vallée de L’Aude
Beaumetz, la victoire, Romain Lemoine-Beaumetz
Marie Petiet  »Être peintre au 19e siècle », Marie-Noelle Maynard, Françoise Sarret
Journal L’illustration du 9/01/1904
Journal Le Matin du 4/01/1904

 

L'image de fin, et à demain...

9 h 15
Rebonds (9h15 / 9h45), débat avec Victor del Arbol, au café Le Récantou, Porte d’eau
9 h 30
Atelier cinéma, animé par Jean Narboni et Jacques Comets. Aujourd’hui, débat autour de la Révolution française dans le cinéma, avec Patrick Boucheron et Jean-Claude Milner. Salle des fêtes
10 h
Atelier grec, lecture de l’Iliade, école du village
10 h
CYCLE VIDEO ARCHIVES DU BANQUET
10 h : Conférence , Martin Rueff, 3 juin 2011 (62’) / 11 h : Lecture, Vassili Golovanov, par Jacques Bonnafé, « Éloge des voyages insensés », 4 août 2008, (71′) / 12 h : Lecture, Pascal Quignard lit Diogène Laërce de Zénon, 8 août 2010, (40’) / 15 h Rencontre : Jacques Réda parle de Pierre Reverdy, 12 novembre 2011 (32’)
11 h
Atelier de philosophie, animé par Françoise Valon. Cour de la librairie, à l’abbaye
12 h 30
Patrick Boucheron, histoire mondiale de Lagrasse. Place de la halle.
16 h 00
Gilles Hanus, Conférence, Jardins de l’abbaye
17 h 30
Le Livre à la criée, Martin Rueff, librairie du Banquet
18 h 00
Didier Daeninckx, Conférence, Jardins de l’abbaye
22h00
Début de la grande nuit de l’Iliade. 80 lecteurs vont se succéder pour porter, toute la nuit et la matinée de samedi, le texte d’Homère…

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ARCHIVES

Victor del Arbol et Didier Daeninckx en débat