Vendredi 12 août 2022

Programme du jour

C’est la dernière journée de ce Banquet 2022. Comme à chaque fois, on n’aura presque pas vu passer cette semaine intense, pleine de rencontres, où nous avons fait, pour demain qui s’annonce, des provisions d’idées pour que la veille soit plus vivante encore…

 

10h : Ouverture des librairies

10h30 : Grand Petit Déjeuner

Avec Jean-Sébastien Steil, directeur de l’établissement public Les Arts de lire, sur l’avenir du Banquet et le projet de CCR en général. Jardins de l’abbaye publique.

12h30 : Quand l’histoire veille aux grains, avec Patrick Boucheron et Anne Simonin. Place de la Halle.

16h : Double voix, avec Nicholas Thomas et Éric Wittersheim.

Deux anthropologues, qui travaillent de part et d’autre de la manche mais sur le même océan, reviennent sur la manière dont on peut rendre aux sociétés océaniennes leur historicité, pour mieux saisir quelle fut leur place dans cette histoire. Cet échange sera aussi l’occasion d’évoquer un autre anthropologue, Alban Bensa, disparu l’année dernière, ainsi que le travail mené par la maison d’édition Anacharsis, fondée à Toulouse il y a vingt ans, en particulier en matière d’anthropologie. Anacharsis a publié en 2020 Océaniens. Histoire du Pacifique à l’âge des empires de Nicholas Thomas, préfacé par Eric Wittersheim. À l’abbaye publique.

17h45 : La Criée  À la librairie du Banquet

18h : Conférence, par Jean-Baptiste Brenet.

Demain la veille. Prenons la formule au sérieux. On pense naturellement qu’il y a d’abord le jour, puis la nuit. On pense la nuit comme l’évacuation du jour, le repos de l’attention, de la veille. mais si c’était l’inverse ? S’il n’y avait de jour que sur fond de nuit, s’il fallait concevoir la vigilance comme une suite ou une réponse à la puissance qui précède ? Aristote s’en effrayait. mais nous ?

19h19 : La veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Hervé Baro, pour la candidature des citadelles du vertige au patrimoine mondial de l’Unesco. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : Cinéma aux étoiles Tralala, d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu.

En présence des réalisateurs. Tralala, la quarantaine, chanteur dans les rues de Paris, croise un soir une jeune femme qui lui adresse un seul message avant de disparaître : « Surtout ne soyez pas vous-même. » Avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry. Abbaye publique

Hier, la veille

Il faut bien qu’une journée commence ! Alors pourquoi pas en parlant de livres, de librairie et d’édition ? Le Grand Petit Déjeuner d’hier jeudi réunissait deux grands libraires – Denis Bénévent, qui fonda en son temps la librairie L’Arbre à Lettres à Paris, et Christian Thorel, d’Ombres Blanches à Toulouse – et un éditeur, Thomas Simonnet, qui dirige depuis le mois de janvier les éditions de Minuit.

« Catalogue » sera un des mots de ce Banquet 2022. Car au fond, lorsqu’un véritable éditeur s’exprime, il ne parle que de catalogue. Et des auteurs qui le bâtissent, comme un mur singulier, dressé contre les vents mauvais.

Christian Thorel, Denis Bénévent et Thomas Simonnet

Pourquoi ne pas continuer, dans l’après-midi, en réunissant trois des auteurs majeurs du catalogue Minuit contemporain ?

Yves Ravey, d’abord, qui sortira à la fin de l’été un livre délicieux, Taormine. Au bout de dix lignes, on sait que l’on est chez Ravey. Un léger décalage, un malaise sourd, on ne s’en sortira pas. Son écriture dissimule parfaitement des écarts et des ruptures sous les phrases simples, bonhommes, qui se méfient des adjectifs dispensables. Marqueterie diabolique.

Laurent Mauvignier et Tanguy Viel, ensuite, une nouvelle génération, des romans forts, indiscutables. Quelque chose est en train de se consolider, du côté de Minuit, fruit du travail d’Irène Lindon ces vingt dernières années. Un nouveau nouveau roman ?

On ne se rappelle pas qui a eu l’idée : et si on refaisait la photo de la rue Bernard Palissy ? La fameuse photo où l’on voit les acteurs du Nouveau Roman, les volontaires et ceux, embarqués malgré eux, qui regardent leurs chaussures. Ils ne savent pas que c’est le premier signe d’un mouvement de marketing qui allait les ancrer dans l’histoire de la littérature sous un maillot dont certains se seraient peut-être passé. À Lagrasse, hier, juste au sortir de la première conférence de l’après-midi, c’était vraiment pour rire…

Yves Ravey, Tanguy Viel, Thomas Simonnet, Laurent Mauvignier et Jean Echenoz

Dites, et les enfants ? Il faut continuer à en faire, des enfants ? À 18 heures, Yala Kisukidi a beaucoup joué avec les nerfs des nouveaux grands-parents. Mais les questions qu’elle pose sont implacables.

Yala Kisukidi

Puis vint la nuit. Et la poésie de Laura Vazquez.

Je réfléchis depuis longtemps
À la forme maximale de cruauté
Mais je n’ai rien trouvé d’autre qu’une journée
et une nuit et une autre journée et une autre nuit

Dans les murs

Pendant le Banquet, les véritables moments de grâce arrivent parfois par surprise. Mercredi, dans la grande librairie du Banquet, la journaliste Ariane Chemin – grand reporter au Monde, auteure de nombreux livres d’enquêtes et de reportage ; on regrette que le même mot, journaliste, serve aussi pour désigner parfois n’importe qui – s’est improvisée Crieuse d’un jour. Et s’il est question de veille pendant cette semaine à Lagrasse, on était avant-hier en Ukraine, ou à la frontière de la Pologne, et on voyait des choses, grâce à elle, que jusque là tout le monde n’avait pas forcément remarqué…

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, le philosophe Jean-Baptiste Brenet, spécialiste d’Avérroes Ibn Rushd et de la philosophie arabe médiévale, qui clôturera ce soir le Banquet 2022, à 18 heures sous le grand chapiteau…

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Cycle Autour de Minuit

Le Banquet du Livre rend, en cet été 2022, un hommage aux éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous avons retrouvé dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de cette aventure.

 

C’est aujourd’hui, pour clore ce cycle, Clothilde Roullier qui revient sur l’itinéraire de Robert Pinget

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Visages

C’est devenu une tradition comme on les aime. C’est comme ça : pendant le Banquet d’été, Idriss Bigou-Gilles, photographe professionnel et lagrassien, tire le portrait de nos invités. On le voit passer, harnaché comme un baudet, portant sur le dos un sac gigantesque, les bras débordant de pieds pliants, d’accessoires mystérieux, il marche vers un endroit connu de lui seul, dans les entrailles de l’abbaye, suivi par un des conférenciers, au pas hésitant, vaguement inquiet à l’idée de ce que pourrait contenir le sac et de l’endroit inaccessible où on l’entraîne. Au Banquet, Lina fait les photos d’ambiances, de situations, et Idriss les portraits. C’est comme ça…

Pour voir la galerie des portraits d’Idriss en 2022…

 

 

Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Véronique Moutot-Narcisse

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numéro 134

Journal de Banquet

¡ Vale !

Dans le premier épisode de ce Journal de Banquet, voici une semaine, j’évoquais le livre de Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet, Nous sommes ici, nous rêvons d’ailleurs, et la magnifique préface de Christophe Pradeau, qui réussit là le saisissant exercice de faire entendre un peu de ce que nous fîmes tous ensemble, pendant ces vingt-cinq dernières années.

Il parle du sumbolon, cet anneau que deux amis qui se séparaient brisaient en deux et dont chacun conservait une des deux parties. « Il leur serait peut-être donné un jour, à eux ou à leurs descendants, de réunir les deux morceaux. »

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La Criée

C’est Mathieu Potte-Bonneville qui crie. Un livre de Juan Jose Saer, L’ancêtre (traduction Laure Bataillon, Le Tripode, 2014). C’est une belle idée d’avoir pensé à cet écrivain formidable, disparu en 2005, et auquel bien peu aujourd’hui se réfèrent. Juan Jose Saer était venu à Lagrasse, au Banquet de 1997, pour parler du Quichotte. De cette conférence, il tira un livre précieux : Lignes du Quichotte (Verdier, 2003).

 

 

la Chesnaie

Nous avons beaucoup parlé, pendant tout ce Banquet, de la figure de Tosquelles et de la façon plus générale dont on traite les malades psychiatriques dans notre pays et ailleurs. Un exemple vient, dans l’actualité, nous rappeler que rien n’est vraiment réglé en la matière, et que même l’état de la psychiatrie en France devient critique.

À La Chesnaie, dans le Loir-et-Cher, existe une clinique psychiatrique, influencée par le mouvement de psychothérapie institutionnelle. Cette clinique est en vente. Une très large majorité de l’équipe soignante et médicale soutient un projet de reprise de l’entreprise en interne sous forme de société Coopérative (SCIC). Une tribune est publiée aujourd’hui dans le journal Libération, pour soutenir cette initiative.

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Bruits de pages

Voilà. Ce soir, on va tourner la page, comme chanterait Nougaro, mais sans vraiment changer de paysage puisque passé le Banquet, la librairie Le Nom de l’Homme continuera son travail sur le territoire tandis qu’Ombres Blanches regagnera Toulouse, son païs.

Au Nom de l’Homme hier, ce sont les éditions de Minuit qui ont encore attiré l’attention, et en particulier L’homme qui marchait dans la couleur, de Georges Didi-Huberman. Aline se réjouissait par ailleurs de voir les visiteurs, tandis que les feux de la rampe passent, s’attarder sur le fond et prendre le temps de découvrir les sélections thématiques, se montrant plutôt attentifs au thème du sensible, autre façon de percevoir les vibrations du monde.

 

A Ombres Blanches, Nicolas et Emmanuelle parlent de gourmandise. Les lecteurs, ici aussi, ont manifesté beaucoup de curiosité pour les sélections proposées autour du thème de la veille.

Le livre du jour est une nouvelle de l’écrivain russe Fiodor Sologoub publiée aux éditions Tendance Nouvelle. Un petit homme raconte l’histoire d’un homme de petite taille qui a pour compagne une femme grande et forte et part en quête d’un élixir pour résoudre ses difficultés existentielles. Pas grand-chose à voir avec la veille, mais c’est la singularité de l’ouvrage qui a séduit, petit livre objet dont les pages, au fur et à mesure de l’avancée du récit, rétrécissent tandis que la typographie grossit. Il fallait y penser.

Sinon, vous pouvez encore aujourd’hui donner dans le très lourd avec la somme de Johan Faerber, Pour une esthétique baroque du Nouveau Roman, chez Honoré Champion. Les lecteurs aguerris sont passés par là. Il n’en reste qu’un. C’est maintenant ou…

Compagnies de Comolli

Tout au long de cette semaine, nous rendons hommage à Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet.

Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’accueillir Ginette Lavigne, qui a monté et co-réalisé un grand nombre de ses films, et Gérald Collas qui, lorsqu’il dirigeait la production à l’Institut National de l’Audiovisuel, a permis à Jean-Louis de réaliser bon nombre de ses films…

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Sous la halle