Jeudi 11 août 2022

Programme du jour

10h : Ouverture des librairies

10h30 : Grand Petit Déjeuner

Avec Christian Thorel, (librairie Ombres Blanches, à Toulouse) et Denis Bénévent, fondateur de la librairie L’Arbre à lettres, à Paris. Jardins de l’abbaye publique.

12h30 : Quand l’histoire veille aux grains, avec Patrick Boucheron et Jean-Baptiste Brenet. Place de la Halle.

16h : Voix multiples, Autour de Minuit avec Laurent Mauvignier, Yves Ravey, Tanguy Viel.

En mars 1990, Pierre Lepape publiait dans Le Monde un élogieux article sur Jean Echenoz, auteur de cinq romans publiés aux Éditions de minuit. « S’il fallait raconter cette époque, écrivait le critique, c’est avec les livres d’Echenoz qu’on le ferait ». Pour chacun des trois invités de ce jour, c’est bien ce même récit commun de l’époque qui anime leur écriture et leurs récits. « Peu à peu, je parviens à habiter une langue qui a ses connivences dans le réel », affirme Tanguy Viel. « Et si aucun roman ne change le monde, il en est tout de même une façon de le ressentir, d’y faire présence, d’en capter et d’en traduire la réalité autour de nous », répond Laurent Mauvignier. « La littérature, c’est le terme qu’on emploie quand on a un regard extérieur sur ce qui est produit », confie Yves Ravey. À l’abbaye publique.

17h45 : La Criée  À la librairie du Banquet

18h : Conférence, par Yala Kisukidi.

Naître (à propos des virus, du climat, du corps enceint et des bébés).  Comment penser la naissance ? La venue au monde d’êtres dont l’existence se conçoit avant tout dans la relation intime et ouverte qu’ils entretiennent avec le futur ? La crise climatique et la pandémie nourrissent toute une littérature de la catastrophe qui, en barrant l’avenir et ses horizons, frappe le monde de la naissance de soupçon. Donner la vie, ce serait, paradoxalement, accroître le désastre. Que peut dès lors figurer la naissance d’un bébé au milieu des ruines ? Peut-on, par ailleurs, valoriser la naissance hors de cadres politiques natalistes et conservateurs, naturalisant le corps des femmes et le fixant dans sa fonction reproductrice ? Abbaye publique.

19h19 : La veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Marieke Fornerod, de la Bibliothèque départementale de l’Aude. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : Lecture par Laura Vazquez

Laura Vazquez écrit de la poésie, des pièces poétiques sonores et pratique la lecture publique de ses textes ; elle nous lit ce soir les extraits d’un long travail en cours. Abbaye publique

Hier, la veille

Carles Guerra a clôt hier matin le cycle Tosquelles par une projection de films tournés avec les malades à l’intérieur même de l’hôpital de Saint-Alban. On repart du Banquet avec l’image de cet homme exceptionnel, de ses engagements, de ses intuitions et de l’immense héritage qu’il nous laisse. Nous commençons à peine à le découvrir, et ce partenariat avec le Centre Contemporain Culturel de Barcelone nous a permis de poser une première étape. Allez-donc, si vous le pouvez, dans les quinze jours qui viennent, faire un tour au CCCB pour voir la magnifique exposition qui s’y tient. On a même une adresse de très bon restaurant juste à côté…

À midi trente, ce n’est pas sous la halle du village que nous avons retrouvé Patrick Boucheron et son invité. Du coup, le nom du rendez-vous, « Quand l’histoire veille aux grains », était tout à fait incompréhensible (toutes nos excuses à ceux de nos lecteurs que cela aura choqué). En deuxième partie, Patrick avait invité Frantz Olivié, co-fondateur des éditions Anacharsis, spécialiste de la Flibuste, qui fit souffler sur les Étiroirs le vent du large et des mutineries d’antan…

16 heures, les douces confidences de Jean Echenoz soufflées à son ami Jean-Baptiste Harang (grand lecteur, critique littéraire, mais romancier aussi, ce qui lui fait tenir les deux bouts du cordon). Voix amabiles pour des morceaux de vies, grands souvenirs et humbles anecdotes autour de la figure de Jérôme Lindon et de quarante années d’histoire des éditions de Minuit. Qu’est-ce que ça serait, le contraire de construire une statue ? Éviter le mythe est dans ces cas-là la tâche la plus complexe. Alors Jean Echenoz raconte ses promenades dans Paris avec son éditeur. « Un jour que je butais dans un roman que j’étais en train d’écrire sur un problème de construction insoluble, j’ai eu la mauvaise idée de lui demander son aide, c’est à dire que je lui ai exposé mes impasses, en attendant qu’il ait peut-être une solution à me souffler. Il m’a écouté, et m’a dit simplement : Vraiment ! Je n’aimerais pas être à votre place !…« 

 

À 18 heures, surprise à la librairie du Banquet : c’est une des plus belles plumes du journal Le Monde, la grande reporter Ariane Chemin, qui monte sur l’estrade et raconte, deux livres en main, ses derniers voyages en Pologne et en Ukraine. Formidable. On regardera la vidéo dans le Corbières-Matin de demain… Nous, dès qu’on peut aider Le Monde

Puis Anne Simonin a brillamment repris le fil du cycle Autour de Minuit, en repartant du tout début, du premier texte publié en 1942, Le Silence de la mer, de Vercors.

 

Ce même texte qui clôturera la soirée : après les lectures d’Yves Ravey, de Laurent Mauvigner, de Tanguy Viel et du comédien Régis Goudot qui portait les mots de Jean Echenoz, le voyage se termina autour de minuit pile avec Nicolas Bouchaud, immense diseur de textes, qui avait enregistré dans l’abbaye de Lagrasse, avant de repartir en milieu de semaine, le texte intégral de l’œuvre de Vercors.

Yves Ravey, Laurent Mauvignier et Tanguy Viel juste avant la lecture…


Nicolas Bouchaud lit « Le Silence de la mer », de Vercors

Hors les murs

Carles Guerra est le co-commissaire – avec Joana Masó – de la belle exposition consacrée à François Tosquelles, au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB).

Dans ce second entretien, il explique la création du « Club » des malades, à partir duquel toute la vie sociale de l’hôpital peut se construire.

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, le philosophe et linguiste Jean-Claude Milner, qui a été, pendant des années, un des piliers du Banquet d’été, et que nous sommes heureux de retrouver ici…

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Cycle Autour de Minuit

Le Banquet du Livre rend, en cet été 2022, un hommage aux éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouvons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de cette aventure.

Claude Simon

Après le voyage en trois épisodes de Christian Thorel dans les riches pages des catalogues de la maison, c’est aujourd’hui Anne Simonin qui se soucie de la « réputation »…

 

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Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Jacques Joulé et Véronica Barsony

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numéro 133

Journal de Banquet

« Il n’y a plus de lézards verts, ils se sont tous fait bouffer par les geckos. Du coup, on ne voit plus que des geckos. Du coup, comme les geckos mangent les scorpions, il n’y a plus de scorpions. Du coup !… »

On est bien obligés de se rendre à cette évidence : les petits scorpions noirs qui hantaient chaque été la fraîcheur de nos maisons et les cauchemars de nos enfants ont tout à fait disparus (voir plus haut…). C’était au siècle dernier. Dans la catégorie des nuisances urticantes, les scorpions ont été remplacés par les scolopendres. Ils sont plus discrets, mais leur piqûre est beaucoup plus douloureuse…

 

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Bruits de pages

Il se passe toujours quelque chose au Nom de l’Homme. Hier, c’est un lecteur soucieux qui s’est présenté, muni d’une longue liste d’ouvrages ayant trait au temps et à la mémoire. Quinze des titres demandés était en rayon mais il y avait une difficulté : le monsieur, qui doit se rendre dans un pays étranger, ne pouvait emporter qu’un maximum de douze kilos de livres. Une dizaine a fini de remplir sa valise qui ne dépassera pas les vingt et quelques kilos exigés par les compagnies aériennes.

Le livre du jour au Nom de l’Homme, c’était hier encore Mahmoud ou la montée des eaux d’Antoine Wauters chez Verdier. Il n’y a plus un seul exemplaire dans les rayons qui ont été littéralement dévalisés, certaines personnes achetant jusqu’à trois exemplaires de ce beau livre, prix Inter 2022. Un carton !

Et pendant ce temps à Ombres Blanches, c’est l’évocation de Jérôme Lindon par Jean Echenoz qui a séduit les lecteurs, ravis d’apprendre comment un texte est accepté (ou pas) par un éditeur… exigeant !

L’autre grand succès du jour, c’est évidemment Le silence de la mer après la conférence magistrale d’Anne Simonin qui, après sa rencontre avec les lecteurs, a spécialement dédicacé un exemplaire de son livre pour les archives de la librairie.

Et si vous voulez de l’insolite, servez-vous, il y en aura pas pour tout le monde ! Une dame est venue pour acheter « Le Silence de la mer du Commandant Cousteau« …

Autrement il y a aussi ce client, que le libraire a pris en photo !

Compagnies de Comolli

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, la cinéaste Claire Simon, dont tout le travail joue des frontières entre fiction et documentaire, et qui est toujours resté très proche de Jean-Louis…

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