Mercredi 10 août 2022

Programme du jour

 

9h : Balade en garrigue. Rendez-vous à l’abbaye.

9h30 : Cinéma : cycle François Tosquelles

Présentée par Carles Guerra, une sélection de films de François Tosquelles. Salle des fêtes.

10h : Ouverture des librairies

12h30 : Quand l’histoire veille aux grains, avec Patrick Boucheron et Frantz Olivié. Exceptionnellement aux Étiroirs.

16h : Double voix, Autour de Minuit avec Jean Échenoz et Jean-Baptiste Harang.

Dialogue entre un auteur phare du catalogue minuit et l’un de ses plus anciens et fidèles lecteurs, romancier et critique littéraire. Depuis de nombreuses années et sous des formes diverses, au Banquet et ailleurs, Jean-Baptiste Harang et Jean Échenoz poursuivent une conversation sur les petites et les grandes choses de la littérature. Nous sommes heureux de les retrouver. À l’abbaye publique.

17h45 : La Criée À la librairie du Banquet

18h : Conférence, Autour de Minuit par Anne Simonin.

À propos du Silence de la mer, première publication en 1942 des Éditions de minuit, alors clandestines dans la France occupée, Sartre écrivit, à la Libération, que ce « conte agréable et un peu languissant sur la guerre en 1939 » n’intéresserait plus personne dans l’avenir : « Il paraît que les bananes ont meilleur goût quand on vient de les cueillir ; les ouvrages de l’esprit pareillement doivent se consommer sur place. » La disqualification fit son effet. Le Silence de la mer fut rangé parmi les livres de second rang, ceux qui doivent aux circonstances ou au marché un statut transitoire de chef-d’œuvre. On tentera ici une tout autre lecture du Silence : une lecture matérielle. On traitera Le Silence de la mer moins comme un texte que comme un objet, en interrogeant les différentes traces que porte la première édition du livre, tiré alors à moins de 400 exemplaires (la dédicace, l’imprimeur, le papier, etc.), avec l’idée que les « bananes sèches » pourraient bien conserver le goût d’une autre idée de la littérature.  Abbaye publique.

19h19 : La veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Fabrice Caparros, de l’association Cinémaude. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : Lecture Jusqu’à Minuit

Lectures de textes avec et par leurs auteurs, Jean Echenoz, Laurent Mauvignier, Yves Ravey, Tanguy Viel. Abbaye publique

Hier, la veille

En ethnologie ou en anthropologie, une enquête s’appelle « un terrain ». Jargon de chercheurs. Dans le cinéma documentaire, on parlera plutôt de la recherche de personnages. Au fond, c’est bien la même chose. Trouver l’être parlant dont la vie, la parole, le corps et le récit des trois pourra faire sujet, illustrer une idée que l’on veut servir. Hier matin, le Grand Petit Déjeuner réunissait Camille Schmoll, qui a travaillé sur les migrantes, Isabelle Ingold et Viviane Perelmuter qui ont réalisé ce film merveilleux, Ailleurs partout, projeté lundi soir et qui met brillamment en cinéma l’expérience de Shahin, jeune iranien qui tente et réussit la grande traversée.

À midi trente, la halle du village redevient le lieu où débouchent tous les tunnels et les souterrains du Banquet. Hier, c’est Camille Schmoll qui y a rejoint Patrick Boucheron, pour la deuxième partie, sonorisée celle-là…

À 16 heures, c’est Joana Masó qui a inauguré le cycle Tosquelles en présentant la vie extraordinaire de cet homme polyfacétique qui a bouleversé, avec d’autres, l’approche moderne de la psychiatrie… Puis après La Criée, où Charles-Henri Lavielle, l’éditeur d’Anacharsis, a « crié » Dissipatio H.G., le livre de Guido Morseilli paru chez Rivages, Tosquelles a ressurgi dans une table ronde très vivante où Joana Masó accueillit Carles Guerra, Emmanuel Venet et Anatole Le Bras.

Enfin, la journée Tosquelles s’est achevée sous les étoiles avec les lectures. Celle, par Anne Alvaro, de Caché dans la maison des fous, de Didier Daeninckx, qui raconte l’appui de l’équipe de l’hôpital de Saint-Alban aux réseaux de résistants. Puis Emmanuel Venet lut à son tour un extrait de son dernier livre, Virgile s’en fout (Verdier 2022)…

Hors les murs

Carles Guerra est le co-commissaire – avec Joana Masó – de la belle exposition consacrée à François Tosquelles, au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB). Il présentera, ce matin à 9h30, à la salle des fêtes de Lagrasse, des films produits dans le cadre de l’hôpital par François Tosquelles lui-même, sa femme et une partie de son équipe.

Il revient ici, dans cet entretien, sur la manière dont Tosquelles a été amené à s’intéresser au cinéma, et à la place qu’a prise cette pratique dans son projet pédagogique…

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, les libraires du Banquet du Livre, Aline Costella pour le Nom de l’homme, et Nicolas Vivès d’Ombres Blanches…

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Cycle Tosquelles

Sculpture sur un mur de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban – ©AFP – Jean-Paul Hazam / hemis.fr

 

Depuis deux ans, on redécouvre en Europe François Tosquelles, figure majeure de la psychiatrie moderne. À partir des années trente, en Catalogne comme en Occitanie, il a jeté les bases d’une nouvelle approche des maladies mentales. Une exposition au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au printemps dernier, a jeté les bases d’une première découverte. Celle qui se déroule en ce moment même et jusqu’à l’automne au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) tout à fait remarquable, permet d’appréhender l’incroyable richesse de cet homme, de ses engagements et de son œuvre. Aujourd’hui encore, Joana Masó et Carles Guerra, les deux commissaires de cette exposition, seront là pour pour des rencontres autour de Tosquelles.

Quand il arrive à Saint-Alban, en 1940, François Tosquelles décide de transformer radicalement l’approche aux malades. Pour cela, il sait qu’il doit pouvoir compter sur des équipes préparées à ces nouvelles méthodes, qui tranchent radicalement avec les anciennes pratiques. Il entreprend donc de former tout le personnel, et met au point les principes et les méthodes qu’il enseignera toute sa vie. Il en tire un manuel qui, encore aujourd’hui, sert de base à la formation des soignants.

Lucie Combret, qui a accompagné le Banquet et sa maison pendant de nombreuses années, et qui a souhaité, après l’épisode du premier confinement il y a maintenant deux ans, se réorienter vers la pratique de l’orthophonie, a lu pour nous ce précieux viatique…

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Le journal numérique catalan El Punt Avui a consacré au début de la semaine un article au Banquet du Livre de Lagrasse et au Cycle Tosquelles.

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Cycle Autour de Minuit

Le Banquet du Livre rend, en cet été 2022, un hommage aux éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouvons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de cette aventure.

Aujourd’hui encore, Christian Thorel poursuit son voyage dans les catalogues de Minuit…

 

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Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Luce Rocamora et Florence Jammot

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numéro 132

Journal de Banquet

« Un éditeur, ce n’est rien du tout ! C’est quelqu’un qui prend de temps en temps la décision d’éditer un livre, mais ce n’est pas nous qui l’écrivons ! Les gens me demandent souvent, « Comment avez-vous découvert Beckett ? » Mais je n’ai jamais découvert Beckett, c’est un peu comme Christophe Colomb, l’Amérique existait bien avant qu’il n’y débarque !… »

Dans un entretien pour France Culture, en 1994, Jérôme Lindon reçoit dans son bureau Jean-Maurice de Montrémy, et bataille contre l’idée reçue qui toujours s’attacha à lui, celle d’un homme austère et cassant. Au journaliste qui remarque, pour servir son idée, que les murs de son bureau sont blancs et nus, il demande : « Que voulez-vous que je fasse ? Que j’accroche des photos de pin-up ? … »

 

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Bruits de pages

Au Nom de l’Homme, ce mardi matin, un enfant de cinq ans pique sa crise. Il réclame à cor et à cri un livre sur la grotte de Lascaux que sa mère hésite à lui offrir, arguant du fait que l’ouvrage en question n’est pas de son âge. Mais rien n’y fait. Cet enfant veut ce livre-là et pas un autre et la crise de reprendre de plus belle ! Un enfant, quand il crie, finit toujours par obtenir ce qu’il veut. Et ce qu’il voulait, ce jeune lecteur, n’était pas n’importe quel livre sur la célèbre grotte ornée. Rien moins que Lascaux ou la naissance de l’art de Georges Bataille qu’il lira… dans quelques années.

Sinon, le livre du jour est une Anthologie de la revue Feuilleton sur le silence. Cette revue rassemble des écrits littéraires de journalistes, entre autres des récits de concerts. Aline, la libraire, vous recommande celui d’une interprétation du morceau intitulé 4’33 de John Cage. C’est un long silence ponctué par des gouttes de pluies crépitant sur une toile. Genre carré blanc sur fond blanc.

A Ombres Blanches, c’est un visiteur inattendu qui s’est faufilé entre les rayons pour emporter sept volumes consacrés à l’art de la divination dont le dernier exemplaire de Flore magique et astrologie dans l’Antiquité encore en circulation. L’homme a eu lui aussi ce qu’il voulait. Sans faire de crise. Une simple carte bleue a suffi.

Sinon, c’est sans surprise Tosquelles qui a raflé la mise. Une découverte pour de très nombreux lecteurs dont beaucoup n’ont pas reculé devant le double achat du catalogue de l’exposition actuellement montrée à Barcelone et le recueil des textes de celui qui a révolutionné la psychiatrie. De quoi s’émerveiller : « C’est fou ce qu’a fait cet homme ! »

Compagnies de Comolli

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, le cinéaste Nicolas Philibert, compagnon de route de longue date. C’est sur lui que Jean-Louis Comolli a réalisé son dernier film, avec la très fidèle Ginette Lavigne, sa monteuse, à l’été de 2021.

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Le film de Jean-Louis Comolli, Nicolas Philibert, hasard et nécessité (2021), est disponible actuellement en multidiffusion, et jusqu’au 2 septembre, sur la plateforme MyCanal.

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