Mardi 9 août 2022

Programme du jour

 

10h : Ouverture des librairies

10h30 : Grand Petit Déjeuner avec Camille Schmoll, Isabelle Ingold et Viviane Perelmuter. Jardins de l’abbaye publique

12h30 : Quand l’histoire veille aux grains, avec Patrick Boucheron et Camille Schmoll. Place de la Halle

16h : Conférence par Joana Masó.

François Tosquelles et la culture de la psychothérapie institutionnelle. François Tosquelles a participé à des expériences collectives de transformation des institutions psychiatriques durant la seconde République et la guerre d’Espagne, puis au cours de la Seconde Guerre mondiale dans la France occupée. Le théâtre et le cinéma amateurs, la création de publications internes imprimées à l’hôpital ainsi que l’organisation coopérative du club des malades, ont été des pratiques à la fois culturelles et critiques d’une culture qui avait historiquement séparé la maladie, des pathologies de l’homme normal. Joana Masó est co-commissaire de la grande exposition Tosquelles du Centre de culture contemporaine de Barcelone, Comme une machine à coudre dans un champ de blé. À l’abbaye publique.

17h45 : La Criée À la librairie du Banquet

18h : Table Ronde Cycle François Tosquelles.

Voix multiples autour de la vie et de l’œuvre de François Tosquelles. Avec Joana Masó, Emmanuel Venet, Carles Guerra, Anatole Le Bras.  Abbaye publique.

19h19 : La veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Sylvie Sagnes, de l’Ethnopole GARAE à Carcassonne. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : Lecture. Cycle François Tosquelles.

Emmanuel Venet lira un extrait de son ouvrage Virgile s’en fout (Verdier, 2022), et Anne Alvaro un extrait de Caché dans la maison des fous de Didier Daeninckx (Bruno Doucey, 2015). Abbaye publique

Hier, la veille

À 10h30, bien après que les courageux se soient lancés à pied le long des chemins de garrigue sur les pas de Catie Lépagnole, débutait dans le parc de l’abbaye le premier rendez-vous du « Grand Petit Déjeuner ». Il réunissait Rosie Pinhas-Delpuech et Ivan Segré autour du Talmud et de l’Hébreu moderne. Comment tracer le parcours d’une langue ancienne moderne ?

À midi trente, Patrick Boucheron a retrouvé sa place sous la halle du village. Les années passent, les pandémies referment le monde, puis l’ouvrent à nouveau, sans plus se soucier des belles résolutions, mais Patrick toujours revient à ces dalles polies de pierre brillante, à ce couvert de vieux chênes chenus… Cette année, la formule glisse un peu : après une longue introduction, sur le mode habituel, carambole des lectures de l’hiver et des paroles entendues aux conférences du Banquet, il reçoit un invité, et s’entretient avec lui, comme en apéritif. Hier, c’était Yannick Haenel et ses histoires de banquiers cambrioleurs…

À 16 heures, Camille Schmoll a suivi le périple d’une touriste et celui d’une migrante. L’une raconte, et l’autre pas. Une vie qui s’affiche, qui se raconte dans des blogs, des « stories » et des posts, une autre sans récit…

18 heures : Après La Criée (voir plus bas) de Léonor de Récondo, Yannick Haenel était sous le chapiteau pour poursuivre les histoires esquissées à une heure sous la halle. Yannick Haenel raconte. Raconte encore. La capitalisme qui se nourrit de la crise. Les monstres qui en surgissent, comme ce Trésorier Payeur – ce sera le titre de son nouveau roman, qui parait dans dix jours – banquier anarchiste qui aimerait vider tous les coffres du monde…

À 19h19, dans les jardins de l’abbaye, La Veille des voisins a mis à l’honneur Carole Renard, la directrice des Archives départementales de l’Aude-Marcel Rainaud. On ne l’a pas assez souligné : la salle de lecture est une des plus belles qui soit.

Puis à la nuit tombée, le cinéma était aux étoiles. Ailleurs partout, le beau film d’Isabelle Ingold et Viviane Perelmuter, creusa un peu plus encore le fil qui se dessine pour ce Banquet 2022 : nous sommes ici, personne ne pourra dire le contraire. Mais une chose est sûre, nous rêvons d’ailleurs.

Dans les murs

La Criée est un exercice majeur dans la journée du Banquet. Quelques minutes avant la conférence de 18 heures, un passant surgit dans la librairie et bondit sur une petite estrade, un livre à la main. Il harangue alors gentiment la foule des clients, et tente de les persuader, en quatre minutes, que c’est ce livre-là avec lequel ils doivent repartir ce soir. Chaque jour, c’est un manifestant différent qui prend la parole criée. Un écrivain, invité dans ce Banquet un autre jour, ou qui vient juste assister aux conférences de ses confrères. Comme hier Léonor de Récondo, qui avait choisi…

Ultramarins, de Mariette Navarro, Quidam Éditeur, 2021.

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, Marielle Macé, qui cette année ne peut pas assister au Banquet, et qui pense bien à nous, et aux oiseaux…

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Cycle Tosquelles

 

Depuis deux ans, on redécouvre en Europe François Tosquelles, figure majeure de la psychiatrie moderne. À partir des années trente, en Catalogne comme en Occitanie, il a jeté les bases d’une nouvelle approche des maladies mentales. Une exposition au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au printemps dernier, a jeté les bases d’une première découverte. Celle qui se déroule en ce moment même et jusqu’à l’automne au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) tout à fait remarquable, permet d’appréhender l’incroyable richesse de cet homme, de ses engagements et de son œuvre. Aujourd’hui et demain, Joana Masó et Carles Guerra, les deux commissaires de cette exposition, seront là pour pour des rencontres autour de Tosquelles.

Mais quelle langue parlait-il, lui, le catalan contraint à l’usage du castillan, l’exilé qui tordit les dialectes pour trouver plus facilement le chemin des cabossés ? C’est la question du jour, à laquelle Corbières-Matin tente de répondre.

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Cycle Autour de Minuit

 

 

Le Banquet du Livre rend, en cet été 2022, un hommage aux éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouvons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de cette aventure.

Aujourd’hui, Christian Thorel poursuit son voyage dans les catalogues de Minuit…

 

 

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Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Odile Robinot et Filipp Flatau

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numéro 131

Journal de Banquet

C’est aujourd’hui que commencent les rencontres autour de l’incroyable figure de François Tosquelles, qui contribua à bouleverser notre façon de considérer la psychiatrie. En parcourant tous ces livres sur les fous et la question de savoir qu’en faire, j’ai fini par me demander ce que j’avais longtemps su, moi-même, de la folie.

Je dois d’abord parler de l’homme au croc. J’avais dix ans, et je passais toutes mes vacances chez ma grand-mère, dans un petit village des environs de Béziers. Au milieu d’une ruelle, en dessous de l’église, l’homme au croc passait ses journées assis sur le perron de sa petite maison. Un béret vissé sur la tête, un croc de boucher, orthèse radicale, vissé au poignet gauche. Le regard fixé sur la chaussée en terre battue, il restait silencieux, indifférent à nos manigances. Dans le village, il passait pour un fou…

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Bruits de pages

Chaque jour, l’écho de ce qui s’est passé la veille dans les librairies du Banquet ? Tendances et rumeurs…

Ce lundi à soir à Ombres Blanches, le champion toutes catégories, c’est Yannick Haenel : une soixantaine d’exemplaires du Trésorier-payeur vendus, autant de dédicaces, « pendant une heure et avec une générosité absolue » témoigne Samuel qui n’en est toujours pas revenu. L’autre livre du jour, c’est Guerre et guerre de Lazlo Krasznahorkai, cité par Yannick Haenel dans sa conférence et, plus surprenant ou inattendu, Le tendre narrateur, discours de réception du prix Nobel de la romancière polonaise Olga Tokarczuk.

Pas si surprenant en fait, pensent les libraires d’Ombres Blanches qui ont plus d’un tour dans leur sac, puisqu’ils parient sur le fait que Krasznahorkai sera le prochain Nobel et que Yannick Haenel ne devrait pas y couper dans les prochaines années. A Toulouse, on ne prête qu’aux riches.

Et pendant ce temps, au Nom de l’Homme, s’est produite une rencontre insolite, entre Aline, la libraire, et un confrère qui a tenu boutique pendant trente-cinq ans dans une ville proche d’une très grande ville. Cherchez si vous voulez, vous ne trouverez pas. Au bout de tout ce temps, ce libraire a jeté l’éponge. Il n’y avait plus de clientèle, dit-il, pour une librairie de 400 m2 dans cette ville proche d’une très grande ville. « Peut-être aurais-je dû être plus exigeant ». Si c’est lui qui le dit…

Sinon, le livre qui s’est encore le mieux vendu – effet grand petit déjeuner sans doute – est La souveraineté adamique d’Ivan Segré.

Quant au lecteur qui s’était pris d’un enthousiasme débordant pour les dix-neuf volumes de la collection Les Dix Paroles des éditions Verdier, il est reparti de Lagrasse… sans les livres. Tant pis pour lui.

 

Compagnies de Comolli

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, Jacques Comets, monteur de cinéma, qui a longtemps co-dirigé le département montage de la Fémis.

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