Lundi 8 août 2022

10h : Ouverture des librairies

9h : Balade en garrigue Rendez-vous à l’abbaye publique

10h30 : Grand Petit Déjeuner avec Rosie Pinhas-Delpuech et Ivan Segré. Jardins de l’abbaye publique

12h30 : Quand l’histoire veille aux grains, avec Patrick Boucheron et Yannick Haenel. Place de la Halle

16h : Conférence par Camille Schmoll.

Camille Schmoll joue du contraste entre plusieurs imaginaires et récits féminins du voyage, à partir d’extraits d’entretiens avec des femmes exilées et de blogs de tourisme destinés aux voyageuses en solitaire. Quels sont les jours et les nuits de ces aventurières ? À l’abbaye publique.

17h45 : La Criée À la librairie du Banquet

18h : Conférence par Yannick Haenel, L’amour, la littérature et la solitude.

Il sera question de cette attention extrême au langage qui engage notre existence. C’est-à-dire des moyens de retrouver, à travers l’expérience poétique de la solitude, une acuité, une justesse, un nouvel amour du langage. Écrire, lire, penser relèvent de cette endurance et de cette précision… Abbaye publique.

19h19 : La veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Carole Renard, Directrice des Archives Départementales de l’Aude-Marcel Rainaud. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : Cinéma aux étoiles : Ailleurs, partout, d’Isabelle Ingold et Viviane Perelmuter (2020).

Des images des quatre coins du monde, sur un ordinateur. On traverse les frontières en un clic, et le récit d’un périple nous parvient par bribes à travers de textos, de chats, de conversations téléphoniques. Abbaye publique

À 10h30, le fantôme de Jean-Louis Comolli est venu grogner du côté de la salle des fêtes. Avec son plus beau rêve, celui du film La Cécilia, celui d’un monde où ce ne serait pas toujours les salauds qui gagneraient. Et tout s’est passé comme prévu : il faisait très chaud, certains râlaient parce que leur voisin de devant cachait un peu les sous-titres, et un monsieur a crié : « On entend rien !… » En résumé, un bel hommage. On était heureux de penser à lui, et tellement tristes qu’il ne soit pas là.

« La préhistoire, ça n’existe pas ! Qu’ont en commun les hommes des différents âges ? » Jean Guilaine est un préhistorien circonspect. Il vient de consacrer un ouvrage au rôle et aux représentations de la femme au néolithique, le début du monde paysan, quand les chasseurs-cueilleurs se mettent à cultiver et à élever des animaux. À 16h, c’est l’anthropologue Dominique Blanc qui l’interroge, et l’on voit surgir un monde mal connu, où le rôle des genres n’est pas toujours celui qu’on imagine. Précieuse veille sur les origines.

17h30. La Criée. Rosie Pinhas-Delpuech a choisi la somme de Varlam Chalamov, Souvenirs de la Kolyma (Verdier, 2022). Les cris sont là…

18 heures : Al-Andalus, la tolérance – tu parles Charles – l’expulsion des Juifs, des Morisques… « On tolère ce que l’on ne peut pas éradiquer », dit Emmanuelle Tixier du Mesnil. Et par pitié, s’il vous plait, remettez chaque chose dans son contexte !  » Moi, par exemple, en aucun cas je n’accepterais de me faire arracher une dent par un dentiste de la Renaissance ! « 

À 19h19, dans les jardins de l’abbaye, l’apéritif tourne cette année à La Veille des voisins. Un acteur de la vie culturelle du territoire vient, en vingt minutes, présenter ses projets. Aujourd’hui, le premier de tous a été Clément Ménard, directeur du Centre européen de Préhistoire de Tautavel.

Elle est debout sur la scène nue, elle vacille, comme une danseuse qui essaye de maîtriser l’espace de ses futures audaces. Sa voix est intérieure – rien à voir avec l’autre, la voix de la télé, péremptoire, dure – là, c’est une voix d’écriture. Christine and the Queen. Elle titube un peu, elle est en danger. Le danger, c’est de faire radicalement passer sa voix par ce corps sur lequel elle écrit.

Christine Angot a donné hier soir une performance plus qu’une lecture, à partir de son livre Le Voyage dans l’Est (Flammarion 2021). Et c’était vraiment très beau.

Sous la belle halle du village, Patrick Boucheron reprend, une année encore, ses conversations avec l’histoire et avec les autres. Si on se pose la question de savoir ce qu’il leur trouve, à ces halles médiévales dont il a depuis tant d’années poli les dalles de pierre en allers-retours appliqués, il suffira de se reporter au livre paru ce printemps, Nous sommes d’ici, nous rêvons d’ailleurs, qu’il co-signe avec Mathieu Riboulet (Verdier 2022). Tout est là, de la magie de ce lieu de départ et de retour, de marche et de pensée.

Dans cet entretien, il revient sur les raisons qui lui font reprendre cette année encore ce singulier exercice, qui est devenu un des temps forts de nos Banquets d’été.

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, l’écrivain Yannick Haenel, qui sera aujourd’hui à midi trente sous la halle en compagnie de Patrick Boucheron, et à 18 heures à l’abbaye pour une conférence sur l’amour, la littérature et la solitude…

Lire ici…

Depuis deux ans, on redécouvre en Europe François Tosquelles, figure majeure de la psychiatrie moderne. À partir des années trente, en Catalogne comme en Occitanie, il a jeté les bases d’une nouvelle approche des maladies mentales. Une exposition au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au printemps dernier, a jeté les bases d’une première découverte. Celle qui se déroule en ce moment même et jusqu’à l’automne au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) tout à fait remarquable, permet d’appréhender l’incroyable richesse de cet homme, de ses engagements et de son œuvre. Nous avons souhaité inviter Joana Masó et Carles Guerra, les deux commissaires de cette exposition, pour des rencontres autour de Tosquelles, mardi et mercredi prochain.

Aujourd’hui, comment le Droit colonial se saisit-il de la folie ? L’histoire de la maladie mentale et de ses « traitements » dans les anciennes colonies françaises reste à écrire. C’est ce à quoi s’est attaché un groupe de chercheurs français, réunis autour d’un projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche, que Silvia Falconiéri pilote, et qu’elle nous présente ici.

Lire ici…   

Le Banquet du Livre rend, en cet été 2022, un hommage aux éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouvons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de cette aventure.

Aujourd’hui, Christian Thorel entreprend un voyage dans les catalogues de Minuit, premier épisode qui en contera trois…

Lire ici…

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Didier Samson et Dominique Olszer…

Lire ici…

numéro 130

« Je t’appelle, là, parce que je suis coincé, il faudrait que tu me rendes un service !… »

L’homme fait les cent pas sur le quai de la gare de Lézignan, où nous attendons tous un TER très en retard. Il a son téléphone portable vissé à l’oreille, et un Tee-shirt noir floqué « Calvin Klein Jeans ». « Je pars à Toulouse chercher ma nouvelle voiture, et Jean-Louis vient de me prévenir : il y a des gens qui arrivent tout à l’heure à 11 heures à l’aérodrome de Lézignan, avec un Jet privé, et ils ont besoin d’une voiture pour les amener dans un hôtel vers Narbonne… » Pendant l’espace d’une très courte seconde, j’ai eu peur qu’il dise : « …pour les amener à Lagrasse pour le Banquet du Livre. » Il m’arrive de douter de tout.

Bref, aérodrome de Lézignan-Corbières, Jet privé. À vous, rien ne vous choque ? Moi ce qui m’épate le plus, c’est que les taxis puissent encore se payer des voitures neuves…

Lire la suite…

Chaque jour, l’écho de ce qui s’est passé la veille dans les librairies du Banquet ? Tendances et rumeurs…

Christophe Pradeau ne manquerait pour rien au monde un Banquet du livre. Il est arrivé hier après-midi à Lagrasse et il n’avait pas sitôt mis un pied à l’abbaye qu’à la librairie Le nom de l’homme, son livre Les vingt-quatre portes du jour et de la nuit (Verdier), figurait déjà en tête des ventes du jour.

Irène Sola s’est intéressée à la mémoire collective dans un village haut perché des Pyrénées catalanes. Les récits de drames, persécutions et exécutions sommaires qu’elle y a collectés ne semblent pourtant pas en mesure d’altérer la beauté des lieux. Dans Je chante et la montagne danse (Seuil), c’est « l’ode à la puissance de la nature » qui a séduit les lectrices et lecteurs du Banquet.

Chez Ombres Blanches, on se bousculait en milieu d’après-midi autour de Jean Guilaine venu en voisin parler d’archéologie avec du soleil dans les mots. Et nous étions en rangs serrés, un peu plus tard, pour entendre Rosie Pinhas-Delpuech crier Chalamov pour ses Récits et Souvenirs de la Kolyma (Verdier) ainsi que le livre que lui a consacré sa traductrice Luba Jurgenson, Le semeur d’yeux (Verdier).

Mais la surprise du jour, c’est la belle vente d’ouvrages consacrés au football, titres talonnés par Beckett et Duras. Qui se souvient qu’elle avait en son temps interviewé Michel Platini ? Lui sûrement qui avait déclaré à Libé quelques années plus tard que cette heure passée avec Duras avait été « le match le plus dur de ma vie ».

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, Luce Rocamora, originaire d’Algérie comme lui, et qui suivit pendant des années ses ateliers du Banquet, lui rend hommage.

Lire ici…

Les archives de Corbières-Matin

Retrouvez tous les anciens numéros de Corbières-Matin, chroniques des Banquets passés et de la vie de l’association Le Marque-Page.

Corbières-Matin n°128, du samedi 6 août 2022

Corbières-Matin n°129, du dimanche 7 août 2022

2021

Corbières-Matin n°120, du samedi 7 août 2021

Corbières-Matin n° 121, du dimanche 8 août 2021

Corbières-Matin n°122, du lundi 9 août 2021

Corbières-Matin n° 123, du mardi 10 août 2021

Corbières-Matin n° 124, du mercredi 11 août 2021

Corbières-Matin n°125, du jeudi 12 août 2021

Accédez à toutes les archives