Dimanche 7 août 2022

Programme du jour

10h : ouverture des librairies

10h30 : Hommage à Jean-Louis Comolli

Témoignages et projection du film La Cécilia. À la salle des fêtes

16h : double voix avec Jean Guilaine et Dominique Blanc.

Pour une archéologie de la diversité culturelle. Explorateur des dix millénaires qui ont conduit les ultimes sociétés de chasseurs-cueilleurs jusqu’au monde urbanisé antique, Jean Guilaine, professeur honoraire au Collège de France, est devenu le grand spécialiste de la protohistoire du bassin méditerranéen. Il n’a jamais conçu son parcours d’archéologue en désir d’histoire autrement qu’en dialogue constant avec les anthropologues du monde contemporain. Ce dont cette double voix avec Dominique Blanc, ethnologue au Centre d’anthropologie de l’EHESS à Toulouse, s’efforcera de témoigner. À l’abbaye publique

17h45 : la Criée À la librairie du Banquet

18h : conférence d’Emmanuelle Tixier du Mesnil, Andalousies médiévales, en veille de l’autre.

Comment saisir la spécificité sociale et culturelle d’un moment historique et géographique lointain ? Voici Al-Andalus, suspendu dans un passé aussi mythique que présent dans les consciences contemporaines. La péninsule ibérique veille sur nous, certes, mais peut-on décomposer les filtres qui recouvrent Al-Andalus de « nos Andalousies » ? De quoi Al-Andalus est-elle donc le signe ? (Tasamuh), tolérance, convivencia ? Autant de mots, et autant de langues, qui semblent désigner le rêve d’une harmonie religieuse et politique, aussi fantasmée qu’incompréhensible. En confrontant l’antonomase historique de la tolérance religieuse et la métaphore du cosmopolitisme, il s’agit ici de troubler le miroir qu’Al-Andalus nous offre, pour saisir les relations entre le savoir et les pouvoirs au cours du XIè siècle, à la croisée du Maghreb, de l’Europe et de la Méditerranée. Abbaye publique.

19h19 : la veille des voisins. Rencontre apéritive avec un des acteurs culturels majeurs du territoire. Aujourd’hui, Clément Ménard, directeur du Centre européen de Préhistoire de Tautavel. Jardins de l’abbaye publique.

21h30 : lecture par Christine Angot.

Une des voix les plus singulières de la littérature contemporaine. Elle vient pour la première fois au Banquet, et lira des extraits de son dernier ouvrage, Le Voyage dans l’Est (Flammarion, 2021). Abbaye publique

Hier, la veille

« J’ai beaucoup de choses à vous dire. Ce n’est pas grave si vous ne comprenez pas tout. » Gaëlle Obiégly, qui ouvrait hier samedi la journée et le cycle des conférences de ce Banquet d’été, s’interroge sur le mot « Providence » et sur « sa robe de fée »… Sa voix, si douce, si prenante, vous attache à des petites choses, à d’immenses questionnements. Et quand elle s’interrompt pour boire une gorgée d’eau (« J’avais prévu de boire juste à ce moment-là« ), elle prend son verre à deux mains, comme font les enfants.

À 17h45, dans les travées de la librairie du Banquet, ce sont Nicolas et Samuel, libraires à Ombres Blanches, qui sautent sur la petite estrade et lancent la première Criée de cet été. Harangue littéraire spontanée, qui interpelle les clients et tente de les convaincre d’un livre. En l’occurrence Les Trois Rimbaud, le seul livre de Dominique Noguez publié par les éditions de Minuit.

18 heures : Rosie Pinhas-Delpuech est née à Istanbul, en Turquie, d’un père francophone et d’une mère germanophone. À 18 ans, lorsqu’elle s’avise de rejoindre Paris pour y poursuivre ses études, elle prend un train fameux, l’Orient-Express, mais elle le prend vers l’occident. Aujourd’hui, elle traduit de l’hébreu, et l’on dirait bien qu’elle est sans cesse entre deux langues, entre deux mondes, entre deux points cardinaux, entre deux temps. Elle dit, « Dans la tradition biblique, Dieu est le premier écrivain. Il fait le récit de son oeuvre au passé, car elle est déjà advenue, et nous, nous la lisons au futur…« 

21h30 : devant l’ancienne cave coopérative de Serviès-en-Val. On retrouve la voix d’Anne Alvaro. On a vécu ces dernières années avec elle – Cervantès, Shakespeare, Euripide, Unica Zürn, Edward Bond… – elle était de nos rêves, et la voilà ici avec Laurence Potte-Bonneville à se répondre dans les mots de Jean-Luc et Jean-Claude, sous la nuit étoilée des Corbières. Un chien aboie tout près, derrière une porte. Un petit chien, sûrement, ses aboiements sont aigus, lancinants. On se dit qu’il suffirait de mettre un coup de pied dans la porte pour qu’il se dégonfle, ce con de chien : on est dans le roman…

Hors les murs

L’ethnologue Daniel Fabre sur le plateau de Sault, avec le conteur Pierre Pous

Daniel Fabre a disparu prématurément fin janvier 2016.

En 1978, il avait fondé avec Jean Guilaine le Centre d’Anthropologie des Sociétés Rurales à Toulouse. Cette création, accueillie par le CNRS et l’EHESS, était l’aboutissement de plusieurs années d’une aventure collective vécue par des jeunes passionnés par l’étude pluridisciplinaire des sociétés rurales pyrénéennes, du néolithique à la fin des paysans.

Jean Guilaine, archéologue, professeur émérite au Collège de France et Dominique Blanc, ethnologue au Centre d’Anthropologie de Toulouse – que nous retrouverons tous deux cet après-midi à 16 heures pour la rencontre Pour une archéologie de la diversité culturelle – évoquent ici la figure de Daniel Fabre, le chercheur inventif, l’enseignant passionné et l’ami dans la vie.

Daniel Fabre, Passer à l’âge d’homme. Dans les sociétés méditerranéennes, Gallimard, 2022.
Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts et Daniel Fabre, le dernier des romantiques, aux Éditions de la MSH, 2021.

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, l’écrivain Christophe Pradeau, familier du Banquet et auteur de la préface du livre de Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet, Nous sommes ici, nous rêvons d’ailleurs

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Cycle Tosquelles

Depuis deux ans, on redécouvre en Europe François Tosquelles, figure majeure de la psychiatrie moderne. À partir des années trente, en Catalogne comme en Occitanie, il a jeté les bases d’une nouvelle approche des maladies mentales. Une exposition au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au printemps dernier, a jeté les bases d’une première découverte. Celle qui se déroule en ce moment même et jusqu’à l’automne au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) tout à fait remarquable, permet d’appréhender l’incroyable richesse de cet homme, de ses engagements et de son œuvre. Nous avons souhaité inviter Joana Masó et Carles Guerra, les deux commissaires de cette exposition, pour des rencontres autour de Tosquelles, mardi et mercredi prochain.

Et chaque jour, dans Corbières-Matin, nous filerons ici un modeste feuilleton pour illustrer cette aventure.

Aujourd’hui, « La folle vie de François Tosquelles« , une courte tentative biographique d’un homme qui eut mille vies…

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Cycle Autour de Minuit

Avec la parution du Silence de la mer, de Vercors, publié en 1942, les éditions de Minuit sont indéfectiblement liées à l’histoire de la Résistance. Depuis, Jean Bruller, Pierre de Lescure, Alain Robbe-Grillet, Jérôme Lindon et Irène Lindon ont bâti au fil des années un des plus beaux catalogues de l’édition française.

Au moment où Minuit intègre les catalogues du groupe Madrigall, nous avons souhaité rendre un hommage admiratif à cette prodigieuse aventure. Thomas Simonnet, le nouveau directeur, et de nombreux auteurs importants de la maison – Jean Échenoz, Yves Ravey, Laurent Mauvignier et Tanguy Viel – seront présents mercredi et jeudi prochain, en compagnie d’Anne Simonin, chercheuse et historienne de l’édition, spécialiste des éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouverons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de Minuit. Aujourd’hui, Anne Simonin revient sur la fondation des éditions de Minuit, et sur leurs « refondations » successives.

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Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Antoine Beauchamp et Palmyre Bouzat

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numéro 129

Journal de Banquet

Il y a trois ans, juste avant cette pandémie qui a bien failli nous couper les pattes, nous avions décidé d’annoncer le début des conférences du Banquet de Lagrasse par l’appel d’un jingle sonore, comme en Avignon les trompettes de Jean Vilar préviennent les spectateurs que la représentation ne va pas tarder à commencer. Un signal, destiné avant tout à ceux qui traînent en terrasse du bistrot. A tout le monde, quoi… On en est restés là, bien sûr, trop occupés à vérifier les passes sanitaires. Mais l’idée est toujours là. Et en ce dimanche 7 août, j’affirme que la chose la plus juste aurait été de choisir un enregistrement du rire de Jean-Louis Comolli, pour dire que « ça y est, on commence… »

 

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Bruits de pages

Chaque jour, l’écho de ce qui s’est passé la veille dans les librairies du Banquet ? Tendances et rumeurs…

À la librairie Le Nom de l’homme, le livre du jour, c’est l’ouvrage d’autobiographie de chercheur de Jean Guilaine, qui retrace son parcours dans Un Désir d’histoire, aux éditions du GARAE. Quant à l’anecdote, c’est ce client qui, en sortant de la conférence de Rosie Pinhas-Delpuech, est venu faire mettre de côté les dix-neuf volumes de la collection Les Dix paroles chez Verdier disponibles en rayon…

 

Pour la librairie du Banquet, outre la Criée du jour, Les Trois Rimbaud de Dominique Noguez, les deux livres phares ont été les souvenirs de théâtre de Nicolas Bouchaud, Sauvez le moment (Actes Sud), et Le typographe de Whitechapel, de Rosie Pinhas-Delpuech.

 

Compagnies de Comolli

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, Michèle Planel, une de ses éditrices à Verdier, revient sur leur compagnonnage.

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