Samedi 6 août 2022

Programme du jour

9h : balade en garrigue, à la découverte des paysages et de la flore du canton de Lagrasse. Une promenade facile et savante. Godillots de marche, chapeau et gourde conseillés.

10h : ouverture des librairies

16h : rencontre avec la romancière Gaëlle Obiégly, autour de son livre à paraitre fin août, « Totalement inconnu ».

« Quand on est hôtesse d’accueil, être à l’écoute fait partie du quotidien. C’est donc tout naturellement que la narratrice prête l’oreille à la voix mystérieuse qui, un beau jour, se met à lui donner des instructions, à lui annoncer d’étranges visites, à faire surgir en elle des images déroutantes, comme autant d’impressions de déjà su…
Comment peut-on être intimement convaincu de connaître la Finlande dans ses moindres recoins alors qu’on n’y a jamais mis les pieds ? Comment peut-on savoir ce que c’est d’être mort alors qu’on est encore vivant ? À se laisser aller au fil décousu des souvenirs et des pensées, on découvre qu’on en sait toujours beaucoup plus que ce qu’on croyait savoir, et on s’expose ainsi à accueillir d’autres que soi, notamment le soldat inconnu. »

17h45 : la Criée

18h : conférence de Rosie Pinhas-Delpuech, Demain/La Veille, une fonction grammaticale vitale en hébreu.

« Il y a quelques mois, j’ai publié une sorte de roman sur la naissance incertaine et balbutiante de l’hébreu moderne. À travers la traduction et l’écriture, ma vie est liée au destin de cette langue et de la société qui la parle depuis cent ans seulement. À travers les deux – une langue, une communauté humaine – je m’interroge tous les matins sur qui je suis, qui nous sommes tous ensemble dans le monde. Ce tout petit pays et sa langue sont pour moi comme un prototype d’humanité, une petite scène où se jouent nos destins petits et grands. Périodiquement, j’y retourne, j’écoute, je regarde, de toutes petites choses, des modèles en miniature. De la Bible aux auteurs modernes que je choisis de faire passer en français, de la traduction à l’écriture, qu’est-ce qui dans l’hébreu, langue ancienne-nouvelle, m’interroge en permanence sur ce qui fut et ce qui sera, sur une utopie peut-être encore en cours, bancale, dissonante, précaire ? »

21h30 : lecture hors les murs. À la CoopArt de Serviès-en-val, Anne Alvaro et Laurence Potte-Bonneville lient des extraits de Jean-Luc et Jean-Claude, roman de Laurence Potte-Bonneville (à paraître fin août aux éditions Verdier).

Dans ce café d’un petit bourg où Jean-Luc et Jean-Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire un verre (sans alcool), les choses prennent ce jeudi un tour inhabituel.

Hier, la veille

Hier, le Banquet a débuté à la nuit tombante, avec Un vivant qui passe, la formidable pièce de théâtre de Nicolas Bouchaud, Éric Didry et Véronique Timsit, adaptée du film éponyme de Claude Lanzmann. Servi par deux comédiens remarquables, le texte, transcription minutieuse d’une conversation avec Maurice Rossel, ancien délégué du comité international de la Croix Rouge qui, en 1944, a été amené à visiter les camps d’Auschwitz et de Theresienstadt, distille la banalité lancinante du mal, la lâcheté par omission des témoins aveugles.

Hors les murs

Depuis maintenant six ans, l’artiste Philippe Aïni a transformé l’ancienne cave coopérative de Serviès-en-val – à dix kilomètres de Lagrasse – en un audacieux centre d’art contemporain. C’est dans ce lieu magique qu’aura lieu à 21h30 notre lecture du soir, entre Anne Alvaro et Laurence Potte-Bonneville.

Nous avons souhaité vous présenter la belle exposition qui s’y tient jusqu’à l’automne prochain, dont le point fort est la confrontation des œuvres de Michel Macréau (1935-1995) et de Philippe Aïni, qui revient ici sur leurs connivences et leurs fantômes communs…

Rencontre

Chaque jour, Serge Bonnery fait sa belle rencontre.

Aujourd’hui, Laurence Potte-Bonneville, qui lit ce soir avec la comédienne Anne Alvaro des extraits de son premier roman à paraitre à la fin du mois…

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Cycle Tosquelles

Depuis deux ans, on redécouvre en Europe François Tosquelles, figure majeure de la psychiatrie moderne. À partir des années trente, en Catalogne comme en Occitanie, il a jeté les bases d’une nouvelle approche des maladies mentales. Une exposition au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au printemps dernier, a jeté les bases d’une première découverte. Celle qui se déroule en ce moment même et jusqu’à l’automne au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) tout à fait remarquable, permet d’appréhender l’incroyable richesse de cet homme, de ses engagements et de son œuvre. Nous avons souhaité inviter Joana Masó et Carles Guerra, les deux commissaires de cette exposition, pour des rencontres autour de Tosquelles, mardi et mercredi prochain.

Et chaque jour, dans Corbières-Matin, nous filerons ici un modeste feuilleton pour illustrer cette aventure.

Aujourd’hui, « Tosquelles avant Tosquelles« , nous suivons au cœur des années vingt le grand reporter Albert Londres dans les asiles de France…

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François Tosquelles à l’été 1947, brandissant à bout de bras une œuvre d’Auguste Forestier, un de ses patients de l’hôpital de Saint-Alban.

Cycle Autour de Minuit

Avec la parution du Silence de la mer, de Vercors, publié en 1942, les éditions de Minuit sont indéfectiblement liées à l’histoire de la Résistance. Depuis, Jean Bruller, Pierre de Lescure, Alain Robbe-Grillet, Jérôme Lindon et Irène Lindon ont bâti au fil des années un des plus beaux catalogues de l’édition française.

Au moment où Minuit intègre les catalogues du groupe Madrigall, nous avons souhaité rendre un hommage admiratif à cette prodigieuse aventure. Thomas Simonnet, le nouveau directeur, et de nombreux auteurs importants de la maison – Jean Échenoz, Yves Ravey, Laurent Mauvignier et Tanguy Viel – seront présents mercredi et jeudi prochain, en compagnie d’Anne Simonin, chercheuse et historienne de l’édition, spécialiste des éditions de Minuit.

Toute la semaine, nous retrouverons dans les pages de Corbières-Matin, grâce à Anne Simonin, Christian Thorel et Clothilde Roullier, quelques regards singuliers sur ce qui a marqué l’histoire de Minuit. Aujourd’hui, Anne Simonin rencontre pour nous Benoît Peeters, qui publie dans un mois une biographie d’Alain Robbe-Grillet.

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Ces livres sont nos témoins

L’année dernière, dans l’exposition Ces livres sont nos témoins, nous avons revisité vingt-cinq ans de Banquets en demandant à plusieurs intervenants quels étaient, pour eux, les ouvrages qui avaient marqué l’histoire de la manifestation.

Cette année, nous posons la même question à certains de ceux qui, dans le public, nous suivent avec fidélité depuis toutes ces années.

Aujourd’hui, Maryse Mahmoudian et Manuel Muller

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numéro 128

Journal de Banquet

Quand j’étais gosse, les Compagnons de la Chanson me foutaient la trouille. Si l’on exceptait le ténor Mella et ses coups de trompette, il y avait là décidément beaucoup trop de voix basses, d’éclats sourds, de barytons obscurs. On aurait dit les collègues de mon père, que j’avais vu rire aux éclats, ensemble, un jour où j’allais le chercher à la sortie du bureau. Terrifiant. Et pourtant, il nous faut bien aujourd’hui reconnaitre le lien secret qui nous uni par-delà les années avec cette mythique chorale laïque : le Marque-Page et Les Compagnons, ce sont les adieux les plus longs de l’histoire de la variété…

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Bruits de pages

Chaque jour, l’écho de ce qui s’est passé la veille dans les librairies du Banquet ? Tendances et rumeurs…

« Le premier jour, le grand plaisir c’est de revoir les habitués du Banquet qui se précipitent en arrivant dans la librairie… Aline Costella, la libraire du Nom de l’Homme, est prête ! Mais hier, c’étaient surtout les participants du séminaire d’Ivan Segré sur la lecture du Talmud qui sont venus chercher des livres. Ce qui est drôle, c’est qu’après la première matinée, la plupart étaient assez sûrs d’eux, le Talmud ils connaissaient, Lévinas aussi… Et puis au fur et à mesure des deux journées, ils sont revenus moins assurés. « Finalement, Lévinas, il y a des livres que je ne connaissais pas… Et puis tout ça est sûrement un peu plus compliqué que je ne le pensais… » Je crois qu’Ivan Segré les a un peu bougés dans leurs certitudes… »

 

« Les livres qui se sont le plus vendus sont donc logiquement « Difficile liberté » de Lévinas, et les deux ouvrages d’Ivan Segré, « Judaïsme et révolution » (La Fabrique) et « La Souveraineté adamique » (éd Amsterdam). »

 

Compagnies de Comolli

Le cinéaste Jean-Louis Comolli, qui a accompagné pendant de très nombreuses années l’aventure du Banquet, est mort à Paris, le 19 mai dernier. C’était un compagnon gai et exigeant, qui a installé en majesté le cinéma dans ces rencontres d’août qu’il aimait tant, et qu’il a marqué de sa présence.

Tout au long de cette semaine, nous lui rendons hommage.

Aujourd’hui, Jean Narboni revient sur une amitié particulière.

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